On y parvient, toujours en train. En train de dormir, pour celui qui y arrive tard, mais en train de se dire qu'il faudra bien marcher, et grimper ces escaliers qui de la plaine mènent aux collines.
Je dois me rendre à celle qui a bien travaillé.
Ce n'est pas trop escarpé, mais passé les Tables Claudiennes, on s'essoufle, et l'on porte le regard loin.

Je cherche une adresse, et il est trop tard pour héler le moindre passant. Mon portable a ses batteries déchargées, et le court billet sur lequel j'ai griffonné l'adresse mystérieuse perd de sa pulpe dans ma poche élimée.
Quand, enfin, je vois le numéro idoine, et que je pénètre plus avant dans l'immeuble aux feu les canuts, un code.
Pas de code. J'enfonce l'huis, tant pis. Plus loin, l'interphone, et je ne connais pas le patronyme de mon hôte. Qu'a cela ne tienne, j'appuie, et sous le fracas des hurlements tardifs, je profite d'un pène trop chétif.
La cage d'escalier est encore sombre, mais si calme qu'il me semble percevoir quelques éclats de voix trop connues pour etre dangereuses. Alors, je monte, je monte, paliers après palier, jusqu'à cette charnière : là où l'on rencontre à la fin ceux pour qui l'on était venu avec entrain.
