dimanche 29 mars 2009

Cliché ?

C'est toujours comme ça, je me trouve devant ce sourire, immobile, saisi au milieu d'une journée de découvertes. Des pistes rouges, souvent rectilignes, avec l'océan à gauche et la forêt à droite. Des maisons éparses roses et pistache. Des villages au bout du chemin. Et bien sûr, des marchés, des étals, des commères, des enfants, et de jeunes vendeuses de chè. C'est au sortir de mon appareil qu'est pris ce visage. Qu'impressionné maintenant sur l'écran, éternellement figé, il dévoile pour chacun davantage d'images. Mais celles-là - ou ces autres sourires-là - personne ne les voit.

Koh Quoc

Si j'ai bien tout saisi, il s'agit donc d'une histoire de poivre. De ces humeurs aussi, qui montent au nez lorsque l'on se dispute un bout de terre aux confins de plusieurs royaumes, celui-là Khmer et l'autre Viet, et qu'en plus viennent intervenir les puissances venues d'ailleurs, qui débarquent en criant gare, que cela soit, et cela fut.

On fit traités apres traités, les uns avec les autres. On commit également quelques escarmouches.

On se battait un peu loin de tout, sur cet archipel tranquille. Des faits d'arme aussi sporadiques que glorieux. Des histoires de temps à autre.
Il semble que ce petit morceau de terre se nourrit mieux de ce qui y vivent, que de ce qu'on en raconte.

jeudi 26 mars 2009

Avec application




Il faut toujours,
même interpellée,
même distraite,
faire retomber le visage
et se concentrer sur le dessert.

jeudi 19 mars 2009

Passe ton bac d'abord !

Et le voilà encore, ce cagnard redouté, celui, quotidien maintenant, qui fait de l'ombre à l'ombre. Mais quand bien même, on trouve toujours, aux heures transversales, ces morceaux d'obscurité qui soulagent un instant des rayons qu'Hélios, trop généreux ici, envoie avec ardeur.

lundi 16 mars 2009

Lignes de partage

Sur la coursive , oui, celle-là, celle qui mene à ta chambre, à la chambre où tu te reposes de tant d'avanies, je ne peux m'empecher de regarder le parc qui s'étend en contrebas, ce parc presque toujours vide à l'heure où je viens te voir, avec ces bancs de pierres bien alignés, et ces allées tirées au cordeau, et ces arbres centenaires dont la frondaison vient heureusement atténuer l'ardeur du soleil. Et, c'est étrange, je te l'avoue, chaque fois que je vois ces bancs, j'ai envie d'y trouver quelqu'un, je ne sais pas, un homme peut-être, enfin, une personne qui remarquerait mon passage et qui me ferait signe. A qui je ferais signe aussi, du haut de cet étage, comme pour lui dire que je n'en aurais pas pour très longtemps, que je viens juste voir un ami qui se rétablit et qu'ensuite je descends, et que nous pourrions entamer une conversation tout à fait futile, là, sur l'un de ces bancs, et que j'y serais bien, quelques minutes, à profiter du soleil et de l'ombre des arbres, et des mots sans conséquences d'un étranger à qui je pourrais dire n'importe quoi. Et là, sur cette coursive, je compte les pas et je me rends à ton chevet, en attendant, certainement, que ce soit ton tour de t'asseoir sur un banc, quel qu'il soit.

vendredi 13 mars 2009

Bout à bout

Ce sont encore des morceaux choisis, des petits bouts de ville qui racontent en pointillé l'histoire cosmopolite d'une cité d'extrême-orient. Il y a là des poitrines opulentes que l'on fait mine de ne pas voir, tandis que, plus loin, et un peu plus en deçà, se portent les ombres salvatrices de la mosquée, toute crénelée bien sûr, et qui adoucit de ces couleurs pastels le fatras urbain qui l'entoure de toutes parts.


mercredi 11 mars 2009

Mains basses

Le tripot n'a pas ici ces airs enfumés que l'on trouve habituellement aux heures creuses. Non, c'est une salle de jeu bon enfant, où le whisky n'a pas bonne presse. On lui préfère la saveur moins râpeuse d'une bière ou d'un soda. Quant aux joueurs, ils portent sur le visage l'expression désinvolte d'un amusement inoffensif. C'est sûr, on ne se ruinera point ce soir.
Et si des sommes changent de main, elles ne se chiffrent qu'à quelques dizaines de milliers de Dongs.

samedi 7 mars 2009

Piliers de barres

Nos deux cariatides sont, ce soir, de repos. Hiératiques encore, elle prennent ce qu'il reste de lumière avant de braver les ombres qui les entourent. Nous ne pouvons, nous, pauvres spectateurs d'une scène si brève, que louer le hasard : il est si rare de les saisir ainsi !

mardi 3 mars 2009

Garçon, la même chose !

Mosaïque, toujours, mais cette fois ce sont les ustensiles de cuisine à l'honneur.
Les voilà donc en rangs d'oignons, tous bien casés, prêts à l'emploi.
La représentation, encore, au cordeau, en blanc, en vert, en reflets.