Il ne fallait pas être grand stratège pour se décider à l’édification d'un camp retranché sur ces rives escarpées du lac. Après tout, des Celtes s’étaient installés dans les parages quelques siècles auparavant, et, s'ils eurent maille à partir et subirent un ou deux revers lors des invasions saisonnières venues de l'est, ils vécurent tout de même en paix avant la conquête romaine, et profitèrent du lac, de ce paysage alpestre, et de ces routes bien pratiques pour fuir ou s’établir.
Par la suite - sous l'empire de Rome, et après sa chute - le fort devint bourg qui devint cité qui devint ville, au gré des soubresauts de l'histoire de la Savoie, dont les régisseurs firent bouger les lignes au fur et à mesure des disputes royales, qui avaient toutes pour objet la priorité de l’accès aux routes transalpines et, bien sûr, aux eaux du lac.
Au lendemain du Schisme - encore un événement chargé de massacres et de dispersements - l'accueil de nombreux Huguenots venus de la France voisine renforça les liens commerciaux et religieux avec les autres cantons du pays naissant, et Lausanne se développa pour devenir un riche centre de négoce et d'influence politique. On y appréciait aussi ce paysage unique sur ce lac, et sur la ligne de crête des massifs alpins à l'horizon.
L’époque moderne, elle, couronna la métropole d'une dotation olympique permanente. Par atavisme - ou jalousie, on ne saurait dire - toutes les présidences des fédérations sportives du monde entier voulurent alors en être aussi, et aménagèrent leur quartier généraux sur la colline. Avec une vue sur le lac.
À en parcourir quelques rues aujourd'hui, on ne peut qu’être émerveillé devant la beauté du cadre et l'opulente tranquillité du lieu.
La vue sur le lac est, sans commune mesure, absolument magnifique.