
M'y voici encore, dans ces vieux tram de l'autre siècle, à moins qu'il en faille deux. Trois lignes se distribuent la ville : la 201 et la 202 quittent la gare de part et d'autre. L'une le long du port, vieux carrosses vibrant vert-sapin, à l'habitacle tout de bois verni, pilotés par de jeunes femmes aux gants rapiécés : la manette de cuivre à gauche, celle des freins à droite. On cabriole dans les rues face à la mer. Enfin, de ce qui reste de la mer apres un port industriel, entrepots, raffineries et tuyaux, grues et containers.
L'autre - bleu-roi - s'engage dans les grands boulevards de l'intérieur des terres. On monte et on descend, un coup à droite un coup à gauche, dans cette carapace de métal hurlant. On s'entasse le long des cloisons de plastique, empoignant de cerceau, au gré des démarrages et ralentissements poussifs. J'aime. Je ne saurai dire pourquoi.J'ai parcouru ces lignes en long en large. Puis j'ai vu qu'il y en avait une troisième, mais celle-la a moins pour plaire : c'est un tramway de notre siècle, le 21e. Tout gris et lisse, sans grincements et vibrations d'aucune sorte. On glisse sur des rails isolés du reste. On n'est plus dans ces rues brouillonnantes, mais à côté, en porte-à-faux. J'aime moins. Je saurai dire pourquoi.
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