samedi 31 janvier 2009

Prises de Têt #3

Ne peut-on pas,
une fois n'est pas coutume,
toucher un coin de ciel noir
lorsqu'il flamboie ce soir ?

mercredi 28 janvier 2009

Prises de Têt #2

Bâtons, bâtonnets, tout ce que l'encens peut recouvrir pour assurer la combustion, lente et mesurée, de cette brume encensée dans toutes pagodes, de ces fumées lourdes et capiteuses qui font du rite une épreuve respiratoire.

mardi 27 janvier 2009

Prises de Têt #1

Pétales jaunes, toujours, dans toutes les ruelles de la ville.
Saigon, comme toutes les cités vietnamiennes, se pare en ces jours de fête et de repos de ses plus beaux atours.
Et c'est plus long que le je t'aime un peu, beaucoup...

samedi 24 janvier 2009

Equilibrium

D'équerre, toujours.
Sinon, c'est le bordel.
C'est, je le sais, le syndrome de 11:11.

En voici une illustration fort pertinente. (Merci A.)

mardi 20 janvier 2009

Pousse-poussés

Ils sont plus de deux mille, et je ne vois qu'eux deux.
Dans les ruelles du village, transis un peu et à l'affût d'une issue, les voilà qui grimpent sur un xich lo, et puis ces deux visages, un temps toisant, un temps baissant le regard, passent silencieusement dans les dernières lueurs d'un crépuscule décidément trop rapide. Ils disparaissent au coin, sur la gauche, pour remonter le courant, certainement. Ils ne m'ont pas vu, je crois. Mais je les ai saisis, et ils ne s'évanouiront pas.
Un oubli en moins.

lundi 19 janvier 2009

Salut des chalands

On pourrait, à la vue de l'un et de l'autre, penser qu'ils sont tout près, prêts au salut à ce passant, à ce quidam, à celui qui dresse aussi une main nonchalante, comme pour dire avec ce geste-là que l'on se reconnaît, d'un bord à l'autre, et que l'on souhaite la paix des mains tendues.
Ces deux-là sont pourtant si loin l'un de l'autre, qu'un simple canal ne saurait exprimer la distance qui les sépare...

vendredi 16 janvier 2009

Moulinations

Et que donc il a bien fallu que cela tourne, à courants d'air non conditionné.
On l'avait déjà évoqué sur ce billet, et l'on avait remis ça au lendemain.
Chut ! Le voila qui chante...



lundi 12 janvier 2009

Tailler la route

On y vient de si loin, pour se faire confectionner toutes sortes de choses.
Certains s'y rendent pour quelques complets-veston, des manteaux pour les hivers qu'ils doivent endurer ailleurs, des mitaines a croquer lorsque le temps s'y prête.

Certaines y minaudent devant tous ces coupons multicolores, drapées dans ces rêves de haute-couture.

D'autres n'y passent que pour des commandes expresses qu'un nabab a réclamées depuis ses terres sus-tropicales.
Les derniers n'avisent les tailleurs que pour leur embonpoint, et pensent peut-être à se faire couper un petit pantalon pour poursuivre le chemin.

vendredi 9 janvier 2009

Les éclats et des boussures

Ah, tiens, une livraison urgente.
On brave alors les eaux, guidon bien tenu.
Le quai a disparu, mais l'habitude guide les roues à bon port.

mercredi 7 janvier 2009

L'absence des amants

Quant au bancs publics, ils pataugent dans les eaux lourdes du canal.
Personne ne daigne s'y becotter, et nul ne pourrait s'en offusquer.

lundi 5 janvier 2009

Aux palmes, etc

Qu'en dire, si ce n'est que le littoral, battu depuis des jours par les vents et la pluie, est désert. Seuls les palmiers font la vigie, incessamment ébouriffés, et mouillés du tronc au faite.
A l'intérieur de l'hôtel, les clients trompent l'ennui à coups de billard et de spiritueux, tandis que le patron, fébrile, s'enquiert des désirs inassouvis de chacun. C'est promis, le beau temps reviendra, et l'on pourra alors s'étendre sur la plage. Promis.
Mais pas aujourd'hui.


samedi 3 janvier 2009

Trois voies

La première, la seule, s'étire d'un bout à l'autre. Nulle intersection ne vient rompre le fil, et les pas s'y égrènent au rythme d'une cadence martiale.

La seconde, elle, ne sait pas si de l'une ou de l'autre il faut tenir compte. Elle va et elle en revient, sans trop se souvenir de ses extrémités.

La troisième propose. Il y a la plusieurs itinéraires, tous rectilignes peut-être, mais dans les terres diverses de paysages à parcourir sans mesure.