Le tablier de sa peur

Qu'il le prenne, son pont ! Qu'il le prenne à grande vitesse ! Qu'il le prenne si vite qu'il ne saura même pas qu'il est inachevé. Mais attention, pas de dépassement ! Juste ce qu'il faut de tenue de route !

A voyeur...

C'est certainement légitime : si l'on se permet de sortir de son sac un objectif gros comme le bras, que l'on adapte tant bien que mal à son boîtier photographique, et que l'on se poste, à moitié caché, à l'affût d'une bonne image, doit-on pour autant se sentir gêné, coupable d'apercevoir ces scènes fugaces qui ont lieu à quelques lieues de là ? Doit-on se convaincre de ne pas être impliqué, de seulement appuyer sur l'obturateur par le besoin photographique ? De se dire "elle est bonne celle-là", comme l'on ferait d'une plaisanterie ? Point trop de gravité, non, point trop de pesanteur dans le geste. Le sujet n'en saura rien, et quand bien même, qu'il le sache, que je puisse lui montrer le saississement de l'instant figé. Qu'en penserait-il ? Que puis-je défendre ? Tout, là dedans, parce que la photo est là, parce que le moment est éternel, mais circonscrit dans un rectangle numérique. Et que personne n'en est extrait.

La memoire vive

C'est dans la pagaille des bateaux, que l'on use le mieux des pagaies. Et encore, vous devriez nous voir, lorsque le temps se lève, et que l'on souque ferme ! Mais foin d'instrument, cet après midi, c'est juste pour aller au village, pour ramer un peu, tranquillement assis, et pour flotter incontinent.

Keep it ?

C'est pour bientôt...
oui...
c'est pour dans pas longtemps...
promis...

Bord à bord

Un rétrécissement. Voilà ce que c'est ! Une petitesse de la côte ! Oui ! C'est cela, oui !, non, parce que ce que je veux dire, c'est qu'une côte, là, une côte, c'est large, c'est le large, c'est... on la voit en tournant la tête, c'est insaississable du premier regard ! Tandis que là, votre port, là, tout rétréci, tout contre ma pauvre vue étroite, et bien, c'est exsangue.

Mais c'est pas tout ça, hein ! Quand on a un bateau, on a un bateau ! On a de quoi s'élargir la vue, non ? De quoi revoir la côte, hein, celle-là, celle du large...

Que le grand cric

Croque toujours, va, et que ces images de marins intrépides soient un témoignage de l'activité du port. Oui, tu sais, de ce port ou nous sommes restés quelques jours, en attendant que les vents nous soient favorables, pour que l'on puisse traverser sans encombre ce golfe-ci.

Il faut bien jeter par-dessus bord quelque seau de sable ; si cela fait hausser les fonds, cela fait aussi lever la ligne de flottaison ! Et puis qu'importe, si c'est d'embarquement qu'il s'agit, alors allons-y, larguons-les, ces amarres-là.
En route !

Trois reprises

A la troisième, quelle curée !