Lorsqu’il entre avec elle, il ne prononce pas un mot. Il fume une cigarette à moitié consumée, qu’il laisse tomber à terre sans l’écraser. Il se dirige vers le mur opposé à la porte, qu’elle referme sans bruit. Elle se tient contre le chambranle. Elle ne dit rien non plus, elle regarde l’ampoule, puis le sol. Elle reste immobile, la tête baissée. Il soupire.
Plus tard, la pièce est obscure. L’ampoule a dû claquer. Un rai de lumière passe sous la porte. Ils sont toujours là, sans parler. Ils se regardent à la dérobée. Il a probablement fini son paquet de cigarettes : des mégots épars jonchent le sol à ses pieds. Soudain, il avance, se dirige vers la porte, lui demandant d’un geste de se décaler pour le laisser passer. Il sort et claque la porte. Elle se dirige lentement vers le coin à sa droite, et s’asseoit dos au mur, jambes étendues. Elle ferme les yeux.
Elle est endormie lorsqu’il revient. La porte s’ouvre, il apparaît, une cigarette éteinte au coin des lèvres. A ses bras pendent de lourdes chaînes, qu’il a enroulées rapidement ; autour du cou, une guirlande faite de fil électrique noir et d’ampoules à baïonnettes. Il pose le tout par terre, délicatement, et le tintement métallique des chaînes ne la réveille pas. Il fait le tour de la pièce, à la recherche d’une prise électrique, qu’il trouve juste à côté d’elle. Il dispose la guirlande d’ampoules à terre, le long d’un des murs et branche le dispositif. Puis il fouraille avec les chaînes, et aperçoit un crochet sur le mur à gauche de la porte. Il se rapproche, constate que le crochet est solidement vissé au mur, et y accroche le chaînon de tête, puis il dispose sinueusement la chaîne au sol, en direction du coin où elle dort toujours. Lorsqu’il est satisfait du résultat, il parcourt la pièce du regard, allume sa cigarette, et sort.
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