mardi 27 septembre 2011

Scieries en séries – L’hommage aux Mères Lachaise


- Ah, très bien ça. Débuter par l’assise ! Pour y poser séant, et réfléchir de suite. Ainsi donc, le meuble premier est bien celui sur lequel on repose. Alors, de l’assemblage : un piètement, oui, et un siège. Plus haut, le dossier, et, parfois, les accotoirs.
La voici curule ; plutôt à bascule ; percée et de commodité ; ponteuse, porteuse, gondole ; pliante, ou longue ; musicale aussi ; électrique enfin. C’est elle, et c’est ce qui convient.


mardi 20 septembre 2011

Scieries en séries – Premières rencontres

- Du peuple qui meuble ces lieux, ne te méfie pas, il en fera autant. Il pourra même te prêter main forte, le cas échéant. Ou bien alors, encore, tais-toi, regarde, observe les gestes et les coutumes. Les allures et les pas. Tu n’en seras que plus adroit. Allez… ciseaux à bois !

samedi 10 septembre 2011

Scieries en séries – Premières approches

- Le tout, c’est de savoir par quel bout le prendre. Un pied ? Carré ? Rond ? En balustre, peut-être. Ou bien alors, tout de suite une charpente, des rails, des entretoises. Droites ? Courbes ? En H ? En X ?

- Affûte, affûte, tes lettres sont les pièces, et les pièces s’assemblent. Tu as droit ce jour d’hui à quelques vis plates, autant de rondelles, et toujours ton marteau.

jeudi 1 septembre 2011

Scieries en séries – Prologue

- Tatatat… maintenant tu te tais. Tu te tais, tu écoutes. Oui, c’est bruyant, c’est le bruit de la découpe. De ce qui va être la musique stridente de tes jours par ici, maintenant que ta langue est coupée, et que tes doigts sont gourds. Oui, tu ne peux plus écrire non plus. Non. Plus écrire, car plus de papier, plus de plume, de mine, d’encre. Plus de mots. Juste du bois, des fibres, des échardes, des planches, des copeaux, des nœuds et beaucoup de sciure. Tout ce qui pourrait - bien sûr – faire aussi le papelard sur lequel tu pourrais t’épancher, mais qui dorénavant finira en pièce montée : une commode ? une table ? une chaise ? un lit ? A toi de voir. Te voilà en scierie, et de ces grumes qui rentrent par ici, je veux voir des meubles sortir par là. Tu as tout le temps, tout le temps. Et, aujourd’hui, juste ce couteau, et cette règle.