jeudi 1 septembre 2011

Scieries en séries – Prologue

- Tatatat… maintenant tu te tais. Tu te tais, tu écoutes. Oui, c’est bruyant, c’est le bruit de la découpe. De ce qui va être la musique stridente de tes jours par ici, maintenant que ta langue est coupée, et que tes doigts sont gourds. Oui, tu ne peux plus écrire non plus. Non. Plus écrire, car plus de papier, plus de plume, de mine, d’encre. Plus de mots. Juste du bois, des fibres, des échardes, des planches, des copeaux, des nœuds et beaucoup de sciure. Tout ce qui pourrait - bien sûr – faire aussi le papelard sur lequel tu pourrais t’épancher, mais qui dorénavant finira en pièce montée : une commode ? une table ? une chaise ? un lit ? A toi de voir. Te voilà en scierie, et de ces grumes qui rentrent par ici, je veux voir des meubles sortir par là. Tu as tout le temps, tout le temps. Et, aujourd’hui, juste ce couteau, et cette règle.

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