De là, on domine toute la plaine. Le lieu est désert,
abandonné depuis longtemps. Nul ne sait précisément ce qui a provoque sa ruine.
Il ne reste que ces escaliers de pierre et quelques maisonnettes à flanc de
coteau, avec, en son centre, un édifice plus imposant qui a dû servir de maison
communale.
Ou de temple, peut-être.
On peut monter, descendre, fouiller,
découvrir au hasard des degrés quelques portes entrouvertes, mais nul mobilier, nul objet personnel ne
vient faire obstacle à cette visite solitaire.
Ce qui retient l’attention, c’est, bien sûr, la vue, la vue
sur la plaine, et ses damiers de rizières parsemées d’arbres rangés, et ces
montagnes au loin, qui semble délimiter le cirque de cet observatoire.
En contrebas, c’est donc la campagne indochinoise, écrasée
de chaleur, mais si verte pourtant qu’on dirait du velours.
On redescendra plus
tard, lorsque le jour s’éteindra, et que ce village perdu sur cette cime
esseulée soupirera sous les plaintes des vents.