On débute cette réappropriation de la ville - après bien des années passées loin de la capitale - par une circumnavigation autour du lac Hoàn Kiếm, qui nous mène évidemment, nécessairement, devant l’opéra municipal.
On se souvient alors de ses attributs qui lui font valoir le titre de réplique en miniature de l’opéra Garnier, même si, nonobstant son style néoclassique, il irradie une lumière intrinsèquement tonkinoise. On se souvient aussi de ce jour d’août 1945, où pour la première fois est brandi, devant ce théâtre, le drapeau écarlate à l’étoile dorée, qui marquera la conquête du Việt Minh pour les 30 ans à venir.
Étrange de se remémorer ces épisodes des lendemains de l'occupation japonaise, et des premiers jours d'une révolte contre la main mise coloniale, précisément dans un lieu construit par et pour la gloire des administrateurs français. Car c'est bien dans ces murs érigés pour abriter la culture métropolitaine et ses bons usages que seront paraphées les premières déclarations du gouvernement de la République Démocratique du Việt Nam, présidées par Ho Chi Minh lui-même.
Réappropriation, donc, et retours sur des lieux oubliés.
Invocations de vieux souvenirs.