samedi 25 août 2018

Aux plantes des jardins

Sous le regard minéral de Bernard de Jussieu, qui surveille du haut de son piédestal les parterres devant les serres du parc, s’épanouissent sépales, pétales, étamines et pistils, en un florilège de couleurs vives.

jeudi 23 août 2018

Humeurs aquisextaines

On se faufile de ruelles en ruelles, pour écouter leur chant, d'un murmure ruisselant aux éclaboussures gargouillantes, et l'on se rafraîchit à leur ombre portée, que ce soit celle d'Albertas, des Tanneurs, des Bagniers, des Quatre Dauphins, des Trois Ormeaux, des Fontètes ou des Minimes, car on ne fait pas les comptes des fontaines d'Aix, ni des clochers de ses églises.

mardi 21 août 2018

Les ambres nuageuses

Nul ne peut décrire le crépuscule, tel qu'il apparaît soudain, à la fin d'un jour d’été, sur la plaine provençale. Le mieux que l'on puisse faire, c'est de le contempler jusqu'à ses derniers rayons. Et puis, bien sûr, de revenir sur ses pas, enrichi de ces dernières lueurs, pour éclairer la nuit d’évocations lumineuses.

lundi 20 août 2018

Trinquons !

Neuf portraits, pour neuf verres bus. 
Et d'autres suivront, 
immanquablement, 
dans la cour de la ferme que nous occupons pour l'heure...

dimanche 19 août 2018

Wolfensteel Sr

Friand d'histoires ferreuses, il parcourt le maquis.
Il veut des plaques, des lames, des crocs.
Et des maillons de chaîne pour remuer la queue.

vendredi 17 août 2018

Donkey King Jr

Sur les chardons herbeux.

Rolling matter

Vous le saviez, vous, que le Rouleau de Bostan, que l'on peut voir depuis le lac des Mines d'Or à un jet de pierre de Morzine, avait été formé sous la mer Thétys, comme résultat de la collision de deux continents ? 

Et que, pour en décrire la structure, le vocabulaire géologique est de plus la plus belle facture ? Jugez plutôt : 

« Ce petit chaînon peut presque être considéré comme un mont jurassien car son relief est de type conforme, se moulant sur la voûte de l'anticlinal de Bostan : celle-ci a été décapé de son enveloppe de flysch nummulitique marneux par l'érosion, qui a mis à nu la carapace de calcaires, nummulitiques à urgoniens, qui l'arment. Au sud-ouest du sommet, son flanc nord a en outre été éventré de plus en plus profondément d'ouest en est, par ablation de tranches successives (de plus en plus anciennes dans la succession stratigraphique), chacune dénudant en pelure d'oignon l'une des spectaculaires dalles convexes des Terres Maudites, qui plongent à tour de rôle vers le nord-ouest. »

C'est mieux que J.R.R. Tolkien et G.R.R. Martin réunis, non ?

(La page originale dont est tiré le texte est ici.)

jeudi 16 août 2018

Le serpent à tapis

Il déroule ses anneaux à flanc de coteau. À vue de nez, il ne sert à rien sous le soleil estival, mais il paraît que, lorsque vient la saison des neiges, le voilà qui accueille sous ses arceaux les combinaisons skieuses qui se protègent du froid, dans l'attente de remonter des mécaniques.

mercredi 15 août 2018

Du haut des enfers

L'excursion d'aujourd'hui nous emmène en Suisse, où, en une petite heure de route, nous parvenons à la gare de départ du téléphérique des Diablerêts, lequel, en deux tronçons, nous fait grimper de 1500 mètres, pour que nous puissions goûter aux joies d'une balade à plus de 3000 mètres d'altitude. 
Le vent y est roi, la température frisquette.
Sitôt descendus de la cabine, un escalier de bois nous dépose sur la luette du glacier du Prapio, qui descend sur la vallée de Sion, et déroule son panorama sur les sommets lointains qui riment tous en "horn".
C'est bien. La tête tourne et le nez coule. Plaisirs des sommets de haute montagne !

dimanche 12 août 2018

Au bord du Giffre


C'est un cirque, au bout du monde.
Pour y parvenir, suivez le torrent et puis, soudain, vous saurez que vous y êtes. 
Il suffit de lever la tête.

samedi 11 août 2018

Scrape the sky in your urban city !


« Radical. Et socialiste aussi, ne l’oublions pas. Oui, monsieur, c’est important. Et rappelez-vous, c’était en 1934, une année de mouise, je vous le dis, une année glissante, pour les idées radicales. Les nôtres, bien sûr, mais surtout les leurs, d’idées radicalement radicales. Et donc, là, debout sur l’estrade, sous le soleil de début juin, vous aviez Edouard Herriot, Maire de Lyon, lui aussi, ça tombait bien, un Radical-Socialiste, mais en demi-teinte, vu le pedigree de la clique politique de l'autre côté du Rhône, qui est invité à la tribune pour entériner par un discours un poil lénifiant l’entente entre sa bonne vieille ville confite de bourgeoisie et notre Villeurbanne toujours un peu fauchée, banlieue ouvrière et industrieuse, qui s’affirme ce jour-là dans toute sa superbe, avec son nouvel Hôtel de Ville, son Palais du Travail, oui, oui, hein, fallait pas déconner non plus, on érigeait les Temples qu’on pouvait, et dont on avait besoin pour la Cause, et, tout autour, sa cité modèle toute propre. Un tantinet trop propre, même, mais que voulez-vous. Après le toubib Grandclément comme Maire de la ville, on a eu Goujon, un autre esculape un peu trop focalisé sur l’hygiène, et c’était pas plus mal remarquez, ça a permis de faire un peu le ménage côté vermine. La vraie, hein, pas la métaphorique. Et voilà le boulot, conduit par un disciple de Tony Garnier, Robert Giroux, qui nous édifie tout ça en six ans et demi, voirie comprise. Et ça en jette, croyez-moi. Pas pour rien non plus qu’ils aient baptisé le quartier à l’image d’un bout de New York, parce que pour l’époque, et pour Villeurbanne, c’était Broadway en technicolor ! Radical. Et socialiste aussi, parce qu’on y loge derechef de la famille ouvrière à tour de bras, dans ces appartements trois pièces cuisine. Et ça marche, et on y vit tranquille, et on part le matin en bicyclette pour rejoindre les usines sans souci du lendemain, on sait qu’on a laissé les gosses à l’école publique et que le marché des commérages accueille tous les paniers du quartier pour entretenir la foire aux rumeurs. Bref. Ça roule. C’est ça, et finalement, ce quartier des Gratte-ciels, il n’est plus si radical. Mais il reste socialiste. Oui. Ça, oui. »