J'ai, dans ma chambre universitaire, un gros poste de television. Grand ecran, a un metre de mon lit, que j'allume de temps a autre pour tromper la solitude, pour ouvrir la "fenetre-sur-le-monde" chinois, pour me distraire et regarder ces films en DVD qu'on vend a la sauvette pour une bouchee de pain.
Il y a dans le panel des chaines - exclusivement chinoises - que je recois, une qui retient toute mon attention : chaine nationale diffusee partout, et qui l'incommensurable avantage d'etre en anglais, langue que je puis suivre plus aisement que le staccato mandarinal.
Quelques observations, donc, sur cet organe des medias au service de l'ideologie en vogue a Pekin : D'abord, et c'est ce qui frappe le plus, cette chaine oscille toujours entre reportages exotiques de bon aloi et emissions plus "serieuses" ou l'on parle porte-feuille. Mais, a y regarder de plus pres, on s'apercoit que c'est bien du porte-feuille dont il est pratiquement toujours question. Je n'ai jamais entendu le mot "investment" aussi souvent que lorsque j'allume cette boite a image. C'est qu'elle se donne les moyens de ses ambitions, cette Chine a plusieurs vitesses : et quoi de mieux que ces messages publicitaires annoncant en rafale la tenue d'une "Trade fair" dans telle ou telle province, montrant un jeune expatrie ravi s'installant dans un de ces "compounds" ou il pourra faire fructifier sa nouvelle vie d'entrepeneur audacieux, et ces bulletins d'informations illustrant a coup de phrases chocs les radieuses statistiques du ministere de l'economie.
Ah, La Chine-de-la-tele ! Miraculeuse, vous dis-je !
Ce matin, avant de me rendre a mon cours, j'allume. Je tombe sur un petit reportage sur les ressortissants etrangers qui ont eu la chance d'obtenir leur "green card" (calquee sur le modele americain de la carte de resident permanent). Interview de tres riches expatries, president ou vice-directeur de grosses entreprises de BTP ou du secteur bancaire, tres heureux de posseder un tel sesame. S'ensuit une discussion avec une charmante chinoise du bureau de l'immigration, qui precise les termes de la transaction. Ne peuvent postuler a l'obtention de cette carte que :
1. les etrangers travaillant dans une entreprise d'etat chinoise depuis plus de 5 ans
2. les etrangers travaillant dana une entreprise etrangere depuis plus de 7 ans
3. les etrangers qui ont investi plus de 5 millions de dollars en Chine
4. les etrangers qui ont rendu un service "special" a la nation chinoise (sic)
Bien. Je dois pour ma part m'occuper de proroger mon visa etudiant. Les demarches devraient etre plus informelles.
Il y a dans le panel des chaines - exclusivement chinoises - que je recois, une qui retient toute mon attention : chaine nationale diffusee partout, et qui l'incommensurable avantage d'etre en anglais, langue que je puis suivre plus aisement que le staccato mandarinal.
Quelques observations, donc, sur cet organe des medias au service de l'ideologie en vogue a Pekin : D'abord, et c'est ce qui frappe le plus, cette chaine oscille toujours entre reportages exotiques de bon aloi et emissions plus "serieuses" ou l'on parle porte-feuille. Mais, a y regarder de plus pres, on s'apercoit que c'est bien du porte-feuille dont il est pratiquement toujours question. Je n'ai jamais entendu le mot "investment" aussi souvent que lorsque j'allume cette boite a image. C'est qu'elle se donne les moyens de ses ambitions, cette Chine a plusieurs vitesses : et quoi de mieux que ces messages publicitaires annoncant en rafale la tenue d'une "Trade fair" dans telle ou telle province, montrant un jeune expatrie ravi s'installant dans un de ces "compounds" ou il pourra faire fructifier sa nouvelle vie d'entrepeneur audacieux, et ces bulletins d'informations illustrant a coup de phrases chocs les radieuses statistiques du ministere de l'economie.
Ah, La Chine-de-la-tele ! Miraculeuse, vous dis-je !
Ce matin, avant de me rendre a mon cours, j'allume. Je tombe sur un petit reportage sur les ressortissants etrangers qui ont eu la chance d'obtenir leur "green card" (calquee sur le modele americain de la carte de resident permanent). Interview de tres riches expatries, president ou vice-directeur de grosses entreprises de BTP ou du secteur bancaire, tres heureux de posseder un tel sesame. S'ensuit une discussion avec une charmante chinoise du bureau de l'immigration, qui precise les termes de la transaction. Ne peuvent postuler a l'obtention de cette carte que :
1. les etrangers travaillant dans une entreprise d'etat chinoise depuis plus de 5 ans
2. les etrangers travaillant dana une entreprise etrangere depuis plus de 7 ans
3. les etrangers qui ont investi plus de 5 millions de dollars en Chine
4. les etrangers qui ont rendu un service "special" a la nation chinoise (sic)
Bien. Je dois pour ma part m'occuper de proroger mon visa etudiant. Les demarches devraient etre plus informelles.
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