mercredi 27 septembre 2006

Oyez ! Hola !

Entrez ! Entrez !, poussez l'huis vermoulu de cet immeuble décati ! Attention aux vélos ! Essuyez bien vos pieds, et prenez garde à l'escalier de bois : il grince, et la nuit, les occupants ont l'oreille fine ! Montez ! Montez encore, c'est au troisième, là , tout en haut. Ne bousculez pas l'échelle, elle tient par une opération que l'on a pas encore pensé à sanctifier... voilà ! Poussez la porte, oui, celle de droite, celle de gauche est condamnée, non, pas celle-là , celle-ci. L'autre, ce sont les toilettes !

Faites comme chez vous et veuillez retirer vos godillots ! Ils rayeraient le parquet, qui en a déjà bien trop vu ! Allez, allez, ne faites pas tant de manières ! Asseyez-vous là , le thé est bientôt prêt ! Voilà !
...
Vous avez passé une bonne journée ? Ça vous fait trente ans, tout de même ! Un grand gaillard comme vous ! Faut vous remplumer !
...
Bon, allez, ne vous laissez pas aller comme ça ! Ca serait triste, tiens ! Un grand sourire, ce soir, c'est tout ce dont on a besoin. Pas besoin de causer tant que ça, tiens ! Mmmh, c'est mieux comme ça !... Bon, encore du thé ?
...

mardi 26 septembre 2006

Necropolissimo


Que Gainsbourg y poinçonne encore six pieds sous terre, tout le monde en convient. Qu'il faille déposer une gerbe de fleurs du mal sur le tombeau de Baudelaire, quoi de plus normal. Mais d'avoir une si grande quantité de si illustres voisins, - nous qui avons pris logis quelques portes cocheres plus loin - voilà qui m'esbaudit quelque peu.
Ci-gisent Beckett et Cortázar, Desnos et Duras, Huysmans et Ionesco, Kessel, Man Ray et Maupassant, Poiret, Reiser et Choron, Tzara et Saint-Saëns. J'en oublie que l'on oublie pas, bien sûr.
De quoi donc venir y errer un temps, humer du caveau, déambuler dans ces sections bien découpées. De quoi, aussi, s'enorgueillir de la visite impromptue de tous ces fantômes-là, pour qui je garde une profonde tendresse.

samedi 23 septembre 2006

Causeway Bay's night lights


Hommage à ces enseignes dont la superposition dans ces rues verticales m'a toujours parue si pittoresque.

jeudi 21 septembre 2006

Gilles le Philippin

Happy Valley !

Bonne chère et bons vins.
Conversation nocturne autour de ces bijoux fantaisies qui composent notre quotidien.
On soupire parfois, mais c'est de fatigue qu'il s'agit...

Et puis, avant l'aube, nous rentrons encore à North Point. Point de souci : on titube, mais c'est tout droit.

mardi 19 septembre 2006

City Garden hotel, HK



Chambre avec vue.
Nous sommes à North Point, sur l'île de Hong Kong, à proximité du centre. La frondaison de verre et d'acier est ici plus clairsemée.


Il y a davantage de tours résidentielles, où les familles s'entassent en promiscuité toute chinoise. On ne peut l'apercevoir, mais la mer est toute proche ; encore faut-il prendre le taxi, qui s'empressera de s'engager sur les autoroutes qui ceinturent le littoral.

mercredi 13 septembre 2006

Façades de Paris


Prises en début d'année, archivées sans suite, avant de les refourbir en cette occasion.

vendredi 8 septembre 2006

Paris, donc.

Atterrissage en douceur. Patience mise à rude épreuve, en ce débarquement. Deux douaniers pour quelques centaines de passagers. Trois ascenseurs (pas d'escaliers) pour cette cohorte de chariots à bagages, qui souhaiteraient simplement descendre de quelques mètres. Navette pour la gare de RER, où les machines d'achat de tickets sont en panne.
Bref, bienvenue en France !

NB : Non, n'y voyez pas une diatribe contre ADP ou la RATP. Vous n'y êtes pas ! C'est un retour aux vraies valeurs de l'existence, à cet appel au calme de la contemplation attentive... De quoi se rendre compte, enfin, que l'on est de retour.

jeudi 7 septembre 2006

Twin big fingers


On ne peut que les voir surgir, où que l’on soit.
Dessinées par César Pelli, architecte argentin, voici les plus hautes tours jumelles du monde, faites de béton surarmé et d’une façade d’acier inoxydable. Ah, quelles gloires les hydrocarbures n’ont-ils pas vantées ! Ces deux gigantesques minarets chantent les louanges du sous-sol malais, et rendent circonspects : voilà encore un effet de la dialectique entre pétrole et idées…

Façades de Kuala Lumpur : Chinatown

Swim suit tower

mercredi 6 septembre 2006

Basic Lexicon


Patchwork de ces mots obscurs à la prononciation sybilline...

Kuala maraude

Lorsque le voyageur, fourbu et fourbi, arrive le soir à la gare Sentral, il ne voit du vaste hangar que les rampes en béton des trains métropolitains, indiquées par de grands panneaux multicolores. Il doit se rendre à Masjid Jamek, s’il en croit son plan – une vieille photocopie un peu passée sur laquelle sont répertoriées des adresses d’auberges où il pourra se reposer – et dormir à proximité de la place Merdeka. Il sort à la station susdite, et, le nez en l’air ; constate l’imbroglio de ces hauts bâtiments, sertis de voies rapides et de trains aériens. il aperçoit bien des coupoles de mosquées, mais il ne sait pas s’orienter. Il a beau héler quelques taxis, ceux-ci ne sont pas d’humeur. Certains chauffeurs, assoupis, ne daignent pas s’enquérir de ce client hagard. on lui dit que ce n’est pas loin, puis on finit par l’embarquer, en lui faisant promettre de payer des Ringgit, dont il ne connaît pas la valeur.
Il visite des adresses, de petits hôtels insalubres et bruyants, et se décide pour l’une d’elle. La chambre ronronne du plafond, mais il y a une fenêtre. il s’endort bientôt, sous le vrombissement des bus qui partent de la gare routière voisine.

Le voyageur est un peu déboussolé. Il a toujours du mal avec ces villes routières, où le piéton cherche inlassablement tunnels ou pont pour traverser les autoroutes. Il préfère marcher, bien sûr, et prend comme cela la dimension des villes. Celle-là est assez petite, finalement, mais elle est bizarrement désorganisée, dispersée entre forêt de gratte-ciels, vieux quartiers aux ruelles étroites, immeubles posés là, entre deux terrains vagues, parkings de véhicules à toutes roues, parcs et lacs. Il s’y perd un peu, le temps d’y prendre goût. Puis il repart illico, abandonnant chambre et auberge, pour – encore – prendre un taxi et lui dire international airport please.

mardi 5 septembre 2006

Kuala patauge

« Boueuse confluence », ainsi prénommait-on l’endroit, à la jonction des rivières Gombak et Klang. On savait de l’endroit peu de choses, mais on y trouvait de l’étain. Les Selangor, famille royale alors, en avait eu vent, et dépêchèrent quelques mineurs chinois pour travailler la boue. Effectivement, l’endroit était bourré d’étain. D’autres mineurs arrivèrent, en ordre, puis dispersés, suivis de marchands qui s’empressèrent d’ouvrir boutique. Une ville avait pris forme, au bord de l’eau, dans une jungle équatoriale fervente en fièvres en tout genre.
La tutelle britannique s’assura de la santé de cette nouvelle cité, mi-campement mi-mine, et fit appointer quelque capitaine chinois pour établir l’ordre.


L’un deux, Yap Ah Loy, fit si bien que Kuala Lumpur, de boueuse, devint pelouse. Les Selangor élirent domicile et la police chinoise régnait. Les revenus de l’étain exaspérèrent les uns et les autres, si bien qu’une guerre civile déchira la région. Les Selangor se faisaient justice entre eux, pendant que ça torturait dans les geôles chinoises. Yap tint le coup. Kuala Lumpur devint capitale de Selangor, et il put retourner aux affaires. Chef des réseaux maffieux la nuit et honorable capitaine le jour, il donna licence à bien des établissements, et reconstruisit une ville de baraquements brûlés en bonnes demeures de bonnes briques. Il mourut en laissant au suivant le soin d’étendre le prestige de sa ville, ce que sir Frank Settenham fit, déclarant Kuala Lumpur capitale des Etats Malais Fédérés, en 1896.


Par la suite, et son sort de capitale désormais scellé, la ville allait vivre au rythme de l’Histoire. Occupation japonaise ; déclaration d’indépendance ; développement rapide ; crises financières et politiques ; chantre de l’identité nationale ; témoin de la puissante Pétronas…
Bref, de quoi faire oublier ces racines embourbées.

dimanche 3 septembre 2006

vendredi 1 septembre 2006

Façades de Saigon - âge béton

Et puis, on ne saurait faire honneur à l’architecture saïgonaise sans illustrer ces années de bétonnage qui ont vu s’ériger le bâti marchand, social et institutionnel. Façades martiales et modulaires, souvent décrépites à l’heure du « nouveau Đổi mới». Mais elles demeurent un témoin inconstestable d’une époque où l’idéologie se traduisait en bâtiments à la gloire du communisme triomphant...