jeudi 30 novembre 2006

Joannes en kit


Saisi, à table, en plusieurs fois.

mercredi 29 novembre 2006

lundi 27 novembre 2006

Sonnez les matines

Dimanche matin.
Comme tous les dimanches matins, je dors.
Mais maman est là, qui nous rend visite, et qui de bon matin se lève et tape du pied.
Je me lève donc, sans avoir manqué de sourire au ciel bleu qui nous illumine déjà.


On sors sous la bise des matinaux.
On se promène, et voila le résultat :

Des enfants accrochés sur une grille nous épient (C'est par ).

Notre-Dame draine ses flots. Il y a l'eau, les touristes et les dévots.
Les cloches ne font pas trop la différence.


À l'Hôtel Daumier, on fait mine de.

dimanche 26 novembre 2006

Versailles, rive droite.

C'est à l'heure du couchant que nos trois compagnons se faufilent dans les mailles du réseau parisien. Ils filent vers Saint-Lazare, où les attendent l'omnibus pour une banlieue vraibourgeoise.
Ils s'assoupissent un peu au tac-tac du train, qui finit tout de même par grincer de tous ses fers à l'approche du terminus.
Puis, en déambulant vers la droite et puis tout droit, les voilà arrivés.

C'est une demeure chaleureuse sous les tamis de lumière. Il n'y a pas encore tous les convives, mais les vivats résonnent : on ne s'était point vus depuis si longtemps.

On s'embrasse.
On trinque.
On se souvient, et il faudra s'en souvenir !


jeudi 23 novembre 2006

Retrospective - Unipage (VII.)

L’enfer et les autres


– Tu es une crapule. Une crapule bien gentille qui va descendre avec moi, dit-il d’une voix inexpressive, sortie d’on ne sait où, peut-être de là où venait ce mouvement de poils chenus, juste en dessous des narines pleines de broussailles. Au dessus, sous couvert d’une tonnelle de sourcils, vifs, incisifs, regardaient les yeux.


Tu marchais tranquillement, un peu dépenaillé, c’est vrai, un peu gauche aussi ; une gaucherie arrogante, sorte d’apanage du gagne-petit que tu étais alors. Les poings dans les poches, tu marchais. Tu ne regardais pas plus haut que la route ; tête engoncée dans de saillantes épaules ; casquette de tweed gris, usée, concluait la mise que tu portais en ce matin blanchâtre, indécis. Tu ne voulais certainement pas apercevoir ces maisons qui ne t’appartenaient pas, que tu aurais un jour, sûr, et tu t’éloignais de ce quartier où la nuit n’avait pas été profitable. Qu’importe !, tu n’en parlerais pas. Tu te contentais de rentrer les mains vides, serrées dans les poches, la mine dure, froide, avec de petits yeux en tête d’épingle.
Et tu ne l’a pas entendu venir ; tu ruminais peut-être ton sort, l’ingérant et le digérant selon l’humeur de ces mornes journées. Tu as souffert lorsque tu es mort, de quoi au juste, cela tu ne le sais pas. Tu n’a pas entendu la détonation, tu est tombé, fauché.


Te voilà maintenant devant ce vieillard pleureur, dont les yeux te regardent.
– Si tu veux bien passer devant.
Il s’efface en bruissant comme un arbre.
– com’tuv’.
Ta voix est aussi nasillarde que la sienne est profonde.
– Je vais te laisser en bas. Point de chaleur, point de torture. L’indolence même. Et tu feras connaissance de tes nouveaux camarades, souffle-t-il derrière toi. Et puis il se retire en fermant doucement la porte derrière lui. Une porte toute simple et de bois, sans pène ni clenche, sans même serrure ni ferronnerie. Elle est maintenant fermée et tu t’éloignes d’elle dans la nudité de l’espace alentour.

Les autres sont arrivés peu après, à moins que ce ne fût toi qui les rejoignît, au milieu de nulle part.


Le premier est tout d’un drap vêtu, parcouru d’ondulations lentes et fluides à mesure qu’il s’approche, vieillard en catimini, avec sur le front, sèches, jaunies, quelques feuilles de laurier. Ses sandales claquent sans autre rythme que celui, imprévisible, de qui progresse à tâton. Il ne doit plus voir grand chose, mais son regard conserve cette acuité, saccadée, rapide et juste, qu’émousse la cécité d’un certain âge. Il dit :
– ォ Un nouveau. Il a l’air bien jeune. Pas assez mûr pour moi. サ Sur quoi il dégoise en latin de petites imprécations en levant ses yeux, le geste à mi-chemin entre le poing menaçant et le doigt professeur. ォ Tu es de la plèbe ? Les petits se permettent-ils d’être immoraux, de s’élever par le scandale sous la huée...vox populi...Petit, petit, tu ne sais rien du mal que l’on peut distribuer quand on est grand... サ
– La ferme, Néron. Va allumer quelqu’un d’autre, dit une autre voix, un autre homme dont l’embonpoint ne fait de lui qu’un ventre posé sur deux jambes qui semblent si frêles. ォ Dom Juan, pour vous servir サ, ajoute-t-il par une accolade légère en dépit du poids déplacé de haut en bas, de bas en haut.
NERON – Petit, petit... Et tes petites frustations de bonnes femmes ?
DOM JUAN – Pas de femmes ici, tu le sais bien, et c’est pour ça que l’on s’emmerde autant. Et toi, toi le grand néron, patate impériale, tu auras beau marcher, tu ne trouveras pas Rome au bout du chemin...
NERON – Oui, mais j’ai ici tous les esclaves que je désire. Et si mon désir ne s’enflamme pas comme il le fût naguère, cela ne m’empêche pas de rôtir les petites âmes scandaleuses qui traînent un peu partout, en de cuisants aveux de leur ego ridicule. Mihi ! Mihi ! Aussitôt dit, et il se met à rire benoîtement, comme un criquet à l’agonie, accompagné de soubresauts assourdis sous sa toge blanche liserée de pourpre. Un vieux enroulé dans un drap et une grosse tante...Dites, on est bien en enfer, là...Oh, Giovanni, t’a pas du feu ? L’diable il a coupé l’gaz ou bien quoi ? A, l’enfer, une p’tite sauterie ent’salauds... Quèqu’chose à boire サ...
Tu parles à des gens d’un autre âge.
Le vieux, immobile, désolé, ne rit plus.
NERON – Pas de feu.
DOM JUAN – Pas de femme.
- Rien à boire サ, et tu te tais.


A. Vnurff

lundi 20 novembre 2006

vendredi 10 novembre 2006

Retrospective - Unipage (VI.)


La boîte aux lettres est un objet étrange.
Un matin, alors que la lumière rend ses couleurs au jour, d’abord par le jeu de la clarté, puis par celui de la teinte, on se déplace pour porter un message. Deux solutions : naviguer dans la ville à la recherche d’une boîte jaune postée au coin d’une rue, ou partir déposer la lettre dans une boîte précise, dans la boîte aux lettres.
Enfin, le tout est de marcher, peu importe la destination. Celle-ci se révèle tout de même un peu obscure à cette heure de la matinée, à cette heure où la porte est ouverte. Je me faufile dans l’entrée de l’immeuble, le regard hagard. Gare !, les boîtes ne sont pas loin : je les vois là, à ma droite, comme autant de casiers vides, identiques, neutres.

Lorsque l’on joue à souiller la blancheur d’une feuille de papier, c’est par une décision qui a pris le pas sur le doute : la feuille est blanche, pourquoi donc ne pas la couvrir de signes. D’une feuille comme toutes les autres, la feuille va être confidente, elle va recueillir des signes, et par là acquérir une valeur particulière. Pour celui qui l’écrit, et pour celui – oups...celle – qui lit.
Pourtant, parfois, la valeur d’une lettre demeure en vase clos, car la seule lecture sera celle de celui qui écrit. J’appellerai cela une lettre-confidente. Seule son existence peut trahir le secret qu’elle contient, mais elle n’a qu’une vocation d’archive. Elle se couvre de poussière ; peu de regards se posent dessus. Peut-être même l’oublie-t-on.
Et puis, les autres lettres.
Les autres lettres... ... ...Elles sont objet – toujours feuilles de papier – et sujet à digressions diverses.
Et elles ne sont pas perdues, elles sont transmises.
C’est là qu’intervient la boîte aux lettres.
Objet étrange, disais-je, parce qu’il nie le rapport entre la lettre et celui qui a écrit. Une fois la feuille couverte de signes, une question subsiste : va-t-elle devenir une lettre-confidente ou une lettre transmise ? Difficile de trancher. C’est à la boîte de décider.
Un casier de bois semblable à tous les autres, avec une fente où disparaît le papier. Une fois dedans...tout est fini. La lettre est happée par cette meurtrière sombre.
Heureusement qu’en me penchant un peu, je parviens à distinguer un signe distinctif qui me permet, d’un geste auguste et décidé, de brandir la feuille pour la glisser doucement dans l’ouverture. Oui, je ne me suis pas trompé, elle est maintenant dans une boîte sur laquelle est collée une étiquette. Avec des noms sur l’étiquette. Magnifique : ces noms, je les connais. La lettre n’est pas perdue.



Merde. Je pensais juste écrire un petit mot, et je me suis emporté. Tant pis. Juste un petit mot.




Mot


lundi 6 novembre 2006

National Park Folk Singer

Autre espace, c'est Syspace, mais tout de go on ne peut pas entrer (Username? Password? Yes, my Lord...).
Parc privé, alors, pour Yosemite Ju et son folk truckload. Baste. Il faut être lyonnais, pour sûr, pour venir écouter Ju gratter du sol au fa dièse...

vendredi 3 novembre 2006

jeudi 2 novembre 2006

Arrêt à Bir-Hakeim


Dame de Fer, sise là : côté cour, un Trocadéro comme écrin, qui ferme au nord, côté jardin, un champs-de-Mars comme pelouse où s'étendre.



Dame de Fer dressée là, à quatre pattes debout, seule, seulement parcourue de petits hommes qui montent et qui descendent.



On y monte gaillardement, au premier puis au second.
On y prend l'air du large, sous les rayons bien faibles du soleil d'automne.
On y voit Paris, tout autour.
On y voit aussi, tout petits, ou bien si grands, ces gens qui serpentent en contre-bas.