On y revient souvent. C'est parce que l'on peut pas faire autrement, peut-être. Ou alors, poussé par je ne sais quelle curiosité, il faut aller voir par là, ou bien par là, derrière ce quartier, ce pont, ce monument, ce que l'on peut y trouver.

En tout état de cause, il y a deux manières de parcourir la ville. D'abord, c'est la dictée de la carte : on y voit de larges traits, assez rectilignes, qui coupent l'espace de part en part. On sait que l'on peut emprunter ces voies-là, artères principales d'où s'écoulent d'habitude tous les trafics, les métros, les bus. Et puis, pour prendre les chemins de traverse, il faut s'engager dans le hors-carte, s'aventurer au jugé dans des lacis de ruelles dont on ne sait pas vraiment quand ou comment en sortir. On va de surprise en surprise lorsque, au détour d'une venelle, on tombe sur un canal, une usine, une ruine, que sais-je, de ces choses urbaines particulières et charmantes.

En tout cas, la ville d'Osaka propose tout cela, et plus encore. C'est, de l'immeuble proche de la Sennichimae, une promenade vers le port. Les gratte-ciels de Bentencho font office de boussole, mais on voudrait quand même se perdre un peu, et l'on y parvient d'ailleurs, parce qu'on ne sait jamais où traverser ces chenaux qui parsèment le sud de la ville. On passe donc Taicho, et puis on finit, un peu claudiquant, par fouiller les entrepôts d'Osakako.

On rentrera par le drôle de train qui s'en va, via Cosmosquare, vers Tennoji et Namba.