Un jour, comme cela, nous vient l'envie irrépressible de faire du shopping. Vous savez, cette activité, somme toute commune, qui veut que l'on déleste sa bourse pour faire l'acquisition de somptueuses parures que l'on revêt une fois, par altruisme ou simple ostentation. L'on quitte son chez soi, prêt à tout essayer, pourvu que cette chemise/ce pantalon/ces souliers/ce string/cette jarretière (rayer la ou les mentions inutiles) dont on rêve puisse se trouver dans l'une de ces innombrables boutiques dont on a préalablement - et consciencieusement - léché les vitrines.
Ding !, dring !, - ou rien - fait la porte du chaland. On pénètre, un peu emprunté, dans l'échoppe. On embrasse du regard l'ensemble des marchandises. Puis on tâtonne, on soupèse, on caresse,on tente. Et, enfin décidé, on appelle une demoiselle qui passe par là et qui, par un merveilleux hasard, se trouve être vendeuse, pour lui faire part de notre envie de prendre, là, tout de go, cet article formidable. Seulement, y a-t-il une autre taille/pointure/couleur ?
Et là, tombe, apocalyptiquement, la réponse :
- khong co !
(version mandarine : - mei you !)
(version cantonaise : - mowa !)
C'est que les boutiques de Saigon la bouillonnante, la fiévreuse, n'ont jamais de stock. Les articles présentés sont les seuls en vente, et, s'ils ne vous vont pas, c'est votre problème, pas celui d'un produit dont n'existe aucune déclinaison.
Sniff. A Saigon, on se prend souvent malgré soi à ne rien pouvoir dépenser.