Attendre bien sur l'heure la plus chaude pour se décider à partir. Ne pas prendre sa motocyclette, et quitter d'un bon pas la maison, pour un itinéraire encore inconnu, par là, à gauche puis tout droit, et puis on verra bien. Ouvrir l'œil, parce que dans cette marche il faut saisir certains motifs, tenter de les épuiser en les répertoriant, pour en faire plus tard un catalogue. Il y a les carreaux de ces trottoirs défoncés, les façades de ces immeubles étroits, les lettres de cet alphabet étrangement accentué, les vendeurs de rue et leurs étals luisants au soleil de la mi-journée. Continuer comme cela quelques heures, en cheminant tranquillement, sans trop se soucier du temps qui change, de ces averses soudaines pendant lesquelles il faut trouver un abri de fortune, et dessiner à mesure une carte mentale des lieux traversés. Peut-être retournera-t-on par ici plus tard, peut-être y rencontrera-t-on de nouveau ces visages étonnés à la vue d'un marcheur perdu dans les faubourgs. Et puis de tout cela, enfin, se rappeler, plus tard, lorsqu'il faut en extraire les mots et les histoires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire