Mes très chers frères,
voici venu le temps de balayer tous ces princes qui insultent la mémoire de nos Empereurs Vénérables et Vénérés, Ceux qui, ceints de l’Epée du lac des Tortues, firent payer aux Chinois leurs exactions au centuple.
Nous devons nous dresser contre ceux-là qui minent notre souveraineté, qui dilapident notre royaume, à coups de conquêtes absurdes sur les terres occidentales que défendent nos voisins Khmers contre l’ennemi Siamois.
Oui, mes frères, il est temps de saisir cette opportunité !
Phú Xuân, cette fière citadelle, n’est pas si lointaine, et celui qui l’occupe ne saura la défendre contre un adversaire déterminé. Et nous le sommes. Oui, mes frères, nous avons pour nous le peuple et sa révolte contre ces princes futiles et fats, qui mènent le pays à sa ruine. Le peuple a faim, le peuple a soif, le peuple veut sa part de victoire et s’enrichir de butin ! Le peuple peut se mouvoir sous nos ordres, et marcher sur cette cite princière, et qu’importent les pertes !
Il faut d’abord se prémunir contre les iniquités de Nguyễn Phúc Thuần, ce gueux brocardé d’or, et le faire pendre. Alors seulement les Seigneurs Nguyễn sauront à quoi s’en tenir, et ils craindront, du fond de leur retraite luxueuse, la vindicte qui s’abattra sur eux par ce peuple par eux méprisé.
Ensuite, marcher sur Phú Xuân, la prendre, et s’asseoir sur le trône. Et régner sur ce petit bout de pays, pour faire trembler ces princes Trinh qui ne savent rien faire que gémir sous les humeurs du Fleuve Rouge, là-haut, à Thăng Long ! Ceux-la ne méritent point de régner, ces veules avortons sans lignée véritable ! C’est à nous, mes frères, de décider pour le Đại Việt, à nous de prendre les rênes de l’empire et de remporter victoire. Alors nous pourrons sous une même bannière unifier toutes ces terres et mener ce peuple – notre peuple – éparpillé, vers un même but : l’éradication de l’engeance chinoise, cette nemesis qui nous menace à chaque instant et se joue de nos fragiles dissensions. Mes frères, j’attends de vous rudesse et abnégation, maintenant que ce jour arrive. L’aube d’une ère nouvelle transperce l’horizon, et nous ne devons ciller. Regardons, regardons ensemble cet avenir glorieux !
Je vous attends, et je veux ce rassemblement sur la côte, à Qui Nhơn, qui est déjà nôtre. Puissiez-vous haranguer, soulever ! Toi, anh Nhạc, tu dois te rendre promptement à An Lão, An Nhơn, Hoài Ân et Hoài Nhơn pour y galvaniser les villageois. Nul doute qu’ils se rendent à tes prières, épuisés par ces taxes et ces spoliations venues d’en haut. Quant à toi, anh Lữ, c’est à Tuy Phước et Tây Sơn que tu t’installeras, et administreras notre nouvelle armée.
Mes frères, puisse le dragon se retourner contre nos oppresseurs et nous ouvrir la route de la victoire !
Votre dévoué et humble,
Huệ

voici venu le temps de balayer tous ces princes qui insultent la mémoire de nos Empereurs Vénérables et Vénérés, Ceux qui, ceints de l’Epée du lac des Tortues, firent payer aux Chinois leurs exactions au centuple.
Nous devons nous dresser contre ceux-là qui minent notre souveraineté, qui dilapident notre royaume, à coups de conquêtes absurdes sur les terres occidentales que défendent nos voisins Khmers contre l’ennemi Siamois.
Oui, mes frères, il est temps de saisir cette opportunité !
Phú Xuân, cette fière citadelle, n’est pas si lointaine, et celui qui l’occupe ne saura la défendre contre un adversaire déterminé. Et nous le sommes. Oui, mes frères, nous avons pour nous le peuple et sa révolte contre ces princes futiles et fats, qui mènent le pays à sa ruine. Le peuple a faim, le peuple a soif, le peuple veut sa part de victoire et s’enrichir de butin ! Le peuple peut se mouvoir sous nos ordres, et marcher sur cette cite princière, et qu’importent les pertes !
Il faut d’abord se prémunir contre les iniquités de Nguyễn Phúc Thuần, ce gueux brocardé d’or, et le faire pendre. Alors seulement les Seigneurs Nguyễn sauront à quoi s’en tenir, et ils craindront, du fond de leur retraite luxueuse, la vindicte qui s’abattra sur eux par ce peuple par eux méprisé.
Je vous attends, et je veux ce rassemblement sur la côte, à Qui Nhơn, qui est déjà nôtre. Puissiez-vous haranguer, soulever ! Toi, anh Nhạc, tu dois te rendre promptement à An Lão, An Nhơn, Hoài Ân et Hoài Nhơn pour y galvaniser les villageois. Nul doute qu’ils se rendent à tes prières, épuisés par ces taxes et ces spoliations venues d’en haut. Quant à toi, anh Lữ, c’est à Tuy Phước et Tây Sơn que tu t’installeras, et administreras notre nouvelle armée.
Mes frères, puisse le dragon se retourner contre nos oppresseurs et nous ouvrir la route de la victoire !
Votre dévoué et humble,
Huệ
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