lundi 15 août 2011

Géothéo

Si par un point passe une infinité de droites, que penser de deux points, par lesquels ne peuvent passer qu’une et une seule droite, mais une infinité de courbes ?...

Point de courbes, point de droites, point de.

vendredi 12 août 2011

A pile et face

Un retour là-haut.
Au pont céleste.
Et toujours davantage de fenêtres,
toujours davantage de vitres,
toujours davantage.


jeudi 11 août 2011

Kuala, 90's

Ces deux-là émergent dans le noir du ciel,
chacun à sa façon,
massive ou effilée,
mais la démangeaison
est, là-haut, sûrement la même...

mercredi 10 août 2011

Roomed and serviced

- Bon, je vais prendre le petit lit, alors.
C’est presque toujours comme ça que ça se passe : on entre dans la chambre, on en fait le tour, rapidement, en jetant un rapide coup d’oeil à la fenêtre, mais sans toucher aux rideaux, on allume une à une les lumières à partir de la console à côté du lit double, on s’assoit, on enlève ses chaussures, puis chacun prend sa place. Nous sommes invariablement trois, et il y a toujours un grand et un petit lit.
- Alors, et cette vue ?
C’est la suite logique : l’un d’entre nous se lève, et se dirige vers la fenêtre, pour écarter d’un geste large les rideaux toujours tirés. Et là, devant nous, apparaît le paysage. Il change d’une chambre à l’autre bien sûr, mais il est toujours composé de la même manière : un paysage de ville, avec des immeubles rectangulaires plus ou moins hauts, plus ou moins modernes, des façades régulières percées de fenêtres tout aussi régulières, des rues en contrebas où se déplacent lentement toutes sortes de véhicules et toutes sortes de gens, et au-dessus un ciel qui tire lentement vers un crépuscule un peu couvert, gris-bleu, joli tout de même, si l’on y prend garde.
- C’est joli, non ?
Le commentaire flotte dans l’atmosphère silencieuse de la chambre. Nulle réponse ne vient le rappeler, et nous en retournons à notre activité première, chacun allongé maintenant, sur d’épais matelas, pour contempler d’un œil mi-clos les lézardes du plafond.

mardi 9 août 2011

Nez au ciel

En haut,
et à la verticale,
le tapis du plafond
et son plancher de poutre
n'attendent que la goutte
qui pend qui pend qui pend
et tombe
là-bas.


samedi 6 août 2011

極樂寺

Le plus grand, le plus opulent !
Sis à flanc de montagne, il domine la côte et expose fièrement les paliers de ses tuiles vernissées à tous les vents, toutes les pluies, toutes les éclaircies.

On dit de lui qu’il fut commandé par décret impérial depuis la lointaine Mandchourie, alors que 光緒帝 régnait sur Pékin et sur les steppes mongoles.
Qu’il fut édifié à la fin du siècle des Catastrophes, alors que toutes les factions chinoises rivales de Penang se disputaient les faveurs britanniques sur le commerce du Détroit, et qu’il fallait donc un socle solide sur lequel appuyer les alliances des sociétés secrètes, qui priaient avec ferveur l’annihilation des clans voisins.
Qu’il grandit encore à ce jour, parce qu’il faut toujours attirer les faveurs de la Déesse, celle de la Miséricorde Eternelle, qui veille immanquablement aux destinées mercantiles des trafiquants de leurs propres espoirs.

Des coquilles et des noix

Cette île-là est désormais reliée au continent. C’est un pont, très long, qui assure la connexion des terres, et qui draine à toutes heures un trafic conséquent. Cette île-là est donc dotée d’une grosse ville sur ses côtes, une ville bigarrée et cosmopolite, émaillée de maisons de marchands, de temples et de mosquées, d’immeubles décatis ou rutilants, vibrants dans l’air saturé de chaleur et d’humidité, baptisée royalement Georgetown.

Cette île carrefour a, ces derniers temps, suscité bien des convoitises, indiennes ou portugaises, hollandaises ou malaises, anglaises, siamoises, chinoises… On ne compte plus ses dénominations successives au gré des conquêtes de son littoral propice à toutes les frégates. C’est 檳榔嶼, Pulo Pinaom, Koh Maak, ou bien encore Pulau Pinang, en référence aux areca dont on mâche toujours le bétel.

On y vit toujours aussi de cargaisons mystérieuses, qui transitent par le Détroit vers l’Asie ou bien l’Europe, et l’on se garde bien d’en faire étalage… la vertu première de tout négociant n’est-elle pas de garantir tous les secrets ?

mercredi 3 août 2011

Call me money, oh oh

Oui, oh oh… une bonne voiture, oui, Range Rover, increvable, increvable, depuis seize ans que je conduis, pas une panne, non, pas une. Oui. Oh oh. Et je vais vous conduire d’abord aux plantations de thé, hein, de thé Malais, oui, Malais, oh oh. Nous allons passer par Tanah Rata, et puis Brinchang, avant de nous arrêter à Boh. Oh oh, oui. C’est une plantation créée dans les années 30 par un Ecossais un peu fou, qui voyait dans ces vallons de quoi planter du thé à foison. Ma foi, le thé est encore là, mais les Ecossais sont partis. Oui. Et puis ensuite, une ferme aux papillons, oh oh, vous aimez les papillons, oui. Et puis après on verra, si le temps se maintient, oui, on descendra voir les Orang Asli, le peuple aborigène, oui, oh oh. Oui. Oui, je sais, je parle je parle, mais il faut savoir que je suis arrivé tout petit à Cameron Highlands, tout petit, oui. Et j’ai appris l’anglais en faisant le caddie au golf pour les rares visiteurs britanniques de l’époque, oui. Et puis après, je suis devenu jardinier, et puis terrassier. Oui. J’ai même construit la route qui monte. Et celle qui descend aussi, oui, oh oh. A porter des paniers de pierres sur la tête, oui. Et ensuite, chauffeur de camion, chauffeur de bus, oui, je l’ai prise dans tous les sens, cette route qui monte et qui descend, oui. Oh oh. Et guide, guide touristique, enfin, dans ma Range Rover qui ne tombe jamais en rade, oh oh. Non.

lundi 1 août 2011

Faune fleurie, Fleurs animées

Choses végétales, choses animales,
toutes vues du côté de Cameron Highlands...
Fleurs épanouies, cacti, feuillage bariolé,
Ou bien encore ailé, et tout aussi coloré.