Cette île-là est désormais reliée au continent. C’est un pont, très long, qui assure la connexion des terres, et qui draine à toutes heures un trafic conséquent. Cette île-là est donc dotée d’une grosse ville sur ses côtes, une ville bigarrée et cosmopolite, émaillée de maisons de marchands, de temples et de mosquées, d’immeubles décatis ou rutilants, vibrants dans l’air saturé de chaleur et d’humidité, baptisée royalement Georgetown.

Cette île carrefour a, ces derniers temps, suscité bien des convoitises, indiennes ou portugaises, hollandaises ou malaises, anglaises, siamoises, chinoises… On ne compte plus ses dénominations successives au gré des conquêtes de son littoral propice à toutes les frégates. C’est
檳榔嶼,
Pulo Pinaom,
Koh Maak, ou bien encore
Pulau Pinang, en référence aux areca dont on mâche toujours le bétel.

On y vit toujours aussi de cargaisons mystérieuses, qui transitent par le Détroit vers l’Asie ou bien l’Europe, et l’on se garde bien d’en faire étalage… la vertu première de tout négociant n’est-elle pas de garantir tous les secrets ?
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