D’aucuns pourraient suspecter Ole Sheeren d’avoir un faible pour l’empilement et les jeux de constructions. Ils n’auraient pas tort ! Car, après avoir, avec son collègue Rem Koolhas, doté Beijing d’un étrange trapèze aux résilles vertigineuses en 2012, le voilà qui joue un an plus tard de superpositions hexagonales avec des barres d’immeubles résidentiels dans un quartier huppé de Singapour. Il se sent en veine, au vu des accolades de tout le gratin architectural, et c’est à Bangkok, du côté de Silom, qu’il vient s’amuser avec ses cubes. C’est un prisme cette fois, méticuleusement excavé de morceaux de façade, pour former un étrange ruban pixellisé autour de l’édifice, qui vient dominer la ville en 2016. On ne peut pas lui en vouloir, de jouer sur les formes : cette tour Mahanakhon est désormais célébrée dans la capitale comme un monument à la gloire du nouvel âge numérique, en voie de dissolution vers les clouds. À moins que le message ne soit plus prosaïque, plus mercantile aussi, dans une cité où prolifèrent les constructions verticales. Il faut bien vendre du rêve, aussi émietté dans les cieux soit-il.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire