jeudi 31 juillet 2008

Saigon Electric #3

Où l'on tente toujours de dévider la pelote, mais on finit toujours coincé devant le nœud de l'affaire...

lundi 28 juillet 2008

Coup de pompe

Retour en taxi depuis d'aéroport de Tan Son Nhat qui, depuis l'ouverture de son terminal international, assure une transition tout en douceur avec le poli singapourien. Ensuite, bien sûr, c'est se retrouver dans la cohue klaxonnante du trafic saigonais, où débaroulent en tous sens les deux, trois, quatre roues, évitant les chausse-trappes et passant aux feux d'une signalisation ignorée.
Ce n'est qu'à mi-parcours que nous relevons un compteur un peu trop rapide à notre goût. Un reliquat de cette tradition qui veut que l'on ne paye jamais à sa juste valeur le trajet d'un aéroport à son domicile, et nous grommelons un inadmissible dans un soupir qui en dit tout autant.
Et puis vient le temps du retour sur terre. Au Vietnam, pendant notre courte absence, le litre de carburant a considérablement augmenté.
Oh, les moteurs grognent de plus belle, mais on soupçonne le monde de vouloir changer d'ère.

vendredi 25 juillet 2008

Rainbow-window

Auparavant, il s'agissait du bâtiment qui abritait le QG de la police. Il fait un angle au bord de la rivière, et se repose sur une colline en son derrière. Celui-là a dû vivre les époques, les transformations rapides d'une cite régalienne toujours prompte à rappeler à l'ordre.

Il abrite à présent le Ministère de l'Information, de la Communication et des Arts, répond au doux nom de Mica building.

Dans la galerie

Vitrines, vitrines, à droite comme à gauche,
et là, à gauche, elle et lui,
et lui, là.

Mousson express

Au passage, ce jeune garnement qui pour un coup de chaud s'est précipité dans l'onde jaillissante, attire les regards. Sa grande sœur gronde la-bas, mais ça ne sert à rien. Il est parti pour patauger un moment. De l'autre côté, derrière les portes vitrées qui coulissent en silence, c'est l'univers feutré du dernier shopping mall, où l'air climatisé vous passe l'envie d'une douche froide.

Le concierge est dans l'escalier

Ah, le bâti asiatique, lorsqu'il est le fait de promoteurs chinois, remplit toutes ces promesses. Il est de haute taille, régulièrement percé de petites fenêtres barrées de fer, ponctué de climatiseurs ronronnants, peuplé d'une multitude en débardeur ou en robe. Il est souvent trentenaire, affichant son goût pour le béton brut et la forme parallelépipédique, avec parfois des teintes claires. Il se voit de loin, mais il ne se distingue pas du fatras d'immeubles dans lequel il a poussé.

jeudi 24 juillet 2008

Idéales idoles

Le tissu urbain de la ville est lâche et pelucheux. Il change souvent de motif, selon le quartier et ceux qui s'y sont installés pour y fonder leurs commerces. Ici Chinatown, là Little India, plus loin Downtown ou encore Bugis, avec tour à tour des élévations, des rangées de maisons basses, des toits de tuiles ou des tentures de toiles. Et puis, bien sûr, des figures totémiques, des génies du lieu, des pagodons, des minarets, des temples ; tout une ribambelle de dieux bougons ou hilares, à face humaine ou bestiale, pour surveiller ce monde de marchands superstitieux.

Sous Orchard Road

Sous Orchard Road se déploient toutes ces galeries, galeries souterraines où transitent celles qui butinent de boutiques en boutiques, en une danse folle de froufrous et de sacs.

mercredi 23 juillet 2008

La cour des saveurs

Cela porte le nom de Hawker Center, et c'est là que l'on retrouve la foule aux heures des repas, qui en col blanc, qui en bleu, en jupe, en sari, enturbanné ou nu-tête.
On pénètre dans l'enceinte, toute carrelée, et c'est un marche qui s'ouvre. Des étals proposent tout ce que ce coin d'Asie dispose. On peut ainsi faire ripaille de raviolis à la vapeur, assaisonnés de curry indien, alors que le voisin déguste bruyamment ses nouilles fumantes, et que, plus loin, grillent les steaks pour un en-cas anglo-saxon.
De temps à autre viennent ces Chinoises au verbe haut, qui peuvent en un soupir déclamer toute la carte des boissons. On hésite toujours entre le thé brûlant et le jus de canne glacé. Au mieux, on tente l'inconnu. Et puis, après s'être curé les dents, et repéré l'endroit, on repart dans les rues qui jouxtent Lau Pa Sat.

Amarrées

Au bord de la rivière. Un pont de métal estampillé "Liverpool 1883" l'enjambe. Puis, des quais de pierres centenaires, sur lesquels s'entassent les immeubles, en piles rectilignes.

Des statues y ont élu domicile, et manifestent leur immobilité devant le monde du centre-ville.

Sous les arcades

C'est à Clarke Quay, en fin d'après-midi. Voilà des colonnes colorées en gamme, où l'on se couvre de la bruine, en attendant le crépuscule. Alors, on s'y desalterera d'une Tiger ou deux, à la pression, bien sûr.

lundi 21 juillet 2008

Curves and stones


F. m'en avait touché deux mots, lorsqu'à son retour de Singapour, il avait gardé quelques clichés du nouveau campus de l'université Lasalle. Et c'est donc avec satisfaction que nous tombons dessus, au hasard de nos pérégrinations, et que clic-clac, on en saisit les angles. Enfin, plutôt, ici, la sculpture qui en garde l'entrée.


5000$ Fine

De Singapour, le voyageur n'a qu'une vague idée. Il s'imagine une ville moderne sous les alizés, aux gratte-ciels rutilants et à la population cosmopolite et policée. Il sait qu'il doit prendre garde à ne pas jeter de papier par terre, à s'abstenir de fumer, cracher, et uriner dans les lieux publics, à traverser dans les clous, bref, à respecter un minimum de savoir-vivre.
Ce qu'il ne s'imagine pas, en revanche, c'est que la ville offre de multiples visages, et que s'il s'aventure du côté de Geylang, il retrouvera avec soulagement le bordel qui fait tout le charme des villes d'Asie. C'est entre Kallang et Aljunied, et il y a la quantité de restaurants à même le trottoir où l'on mange le riz à la main, à la cuillère ou aux baguettes, entre deux bouffées de cigarette de contrebande. On s'y interpelle d'une rue à l'autre, tout en reluquant les prostituées qui vont et viennent, de maisons closes en maisons closes. L'on prend garde aussi à ne pas marcher dans les ordures qui s'amoncellent au coin des ruelles, entre deux convenient store.
Le voyageur posera alors son sac dans la chambre de l'hôtel qu'il avait préalablement réservé sur internet, en se disant que les mythes ont la vie dure et l'existence courte.

Raffles place

1818, au large de la péninsule malaise. Quatre hommes, groupés sur le château arrière du navire, scrutent la côte qui s'étend à moins d'un mile. L'un deux, Sir Thomas Stamford Bingley Raffles, l'œil collé à sa longue-vue, semble être perdu dans de savants calculs.

- Jetez l'ancre ici. Il se fait tard et nous ne voulons pas risquer de mauvaises rencontres à terre. Il se pourrait que ces damnés Hollandais soient dans les parages, et ils auraient une très bonne occasion de nous envoyer par le fond.
- Oui, Sir ! Le vaisseau est à l'ancre !
- Mmmh, ainsi c'est donc cela, Singa Pura. L'embouchure de la rivière est un endroit idéal pour y mouiller à l'abri des vents et des courants. Nous organiserons une expédition dès demain pour explorer en amont. J'aperçois une colline d'où nous pourrons dominer le littoral. On y acheminera des pièces d'artillerie. On dit de cet endroit qu'il ne dépend pas du Sultan de Johor, aussi je souhaiterais que nous construisions rapidement une place forte, au cas où.
J'ai envoyé une ambassade auprès de la cour du Rajah de Riau. Tant que nous ne faisons que du commerce, nous sommes tranquilles. Mais autant prendre toutes les précautions... John ! John, vous prendrez quinze hommes et partirez le long de la rivière à l'aube. Je veux un rapport sur la topographie, voir si l'on peut installer un campement non loin de la plage, mais à couvert. Prenez garde aux tigres, ils pullulent dans ces contrées. Charles ! Vous m'avez fait part de vos rumeurs sur une possible présence hollandaise. Vérifiez cela. Je ne peux pas souffrir de voir les Bataves entraver nos efforts. Faites appel à Calcutta, si cela s'avère nécessaire. Vous savez que je ne tolérerai aucun marché d'esclaves. Nous avons assez de prisonniers dans nos cales pour abattre la besogne. Allez ! Capitaine ! Dites à notre escorte de faire silence ! Je ne veux pas un bruit, ni en malais, ni en chinois. Qu'on se taise, les salamalecs reprendront bien assez tôt. C'est bon, disposez ! Je rentre dans mes quartiers, ne nous dérangez pas. J'ai bien trop à faire avec ces courriers à faire parvenir a Lord Hastings et au Vicomte Castlereagh. Londres a beau faire la sourde oreille, elle ne manquera pas de se féliciter d'un nouveau comptoir sur la route de Malacca. Messieurs, bonne nuit !

samedi 19 juillet 2008

Ma non troppo

Derniers souffles de l'accordéon que Z. a déjà rangé dans son étui de skaï noir. On n'entendra plus ces notes virevoltantes ; ou peut-être si, la, solitude fallacieuse mi-dorée mi-bémol, enfin, quand s'arrête le concert.
A plus tard, pour sûr, à Pékin ou ailleurs...

jeudi 17 juillet 2008

Il n'est pas 5 heures

Encore de ces visions nocturnes dans les ruelles de la ville que l'on ne quitte jamais.
L'obscurité au mitan de la nuit y rougeoie toujours, sous les feux de l'urbaine étendue.
Clignotent aussi quelques néons épars, dans ces étages étroits qui nous surplombent.

mardi 15 juillet 2008

Place aux diams

On le trouve en face de l'abside de Notre-Dame la rose, de l'autre côté du boulevard. C'est un bâtiment disparate, avec pour corps principal une réplique néo-coloniale - maçonnerie apparente, motifs néo-classiques, frontons et corniches - surplombé d'une massive tour de verre et d'acier. Bref, un department store qui en jette, comme savent les faire les Coréens de part le monde.

Et dedans, un grand magasin tout de climatisation pourvue, dallé de marbre et parsemé d'étals aux marques si communes. On s'y remaquille, s'y parfume, tout en léchant des vitrines aux horlogeries suisses et huilées. Dans ce décor, l'animation y est toute du cru ; heureusement que l'on s'accroupit, que l'on papote ou que l'on se cure le nez comme à l'accoutumée, ce serait faire entorse à l'étiquette en vigueur que de se tenir coit.

Plus haut, ce sont des salles bruyantes, où louvoie une jeunesse avide de gel pour cheveux et de téléphones pailletés. On se défoule au billard, ou au bowling, à moins que l'on se laisse aller à déguster une crème glacée en observant à la dérobée les belles qui pouffent en cœur.

mardi 8 juillet 2008

Roue de secours

Dans une ruelle du troisième, éclairée d'un spot, voilà nos demoiselles qui soupirent. Est-ce la torpeur du soir qui les envahit ?, la moiteur lourde de cet orage qui ne tombe pas ?, la lassitude de se savoir prête au retour ?

Nenni. Il y a bien un sourire, dans un coin, qui anime le tableau.

Pissetoire

Il est des luttes sans merci où l'on se demande toujours après coup comment diable a-t-on pu réussir, réussir à se faufiler, à jouer de tant de coudes, à écraser tant d'orteils, à psalmodier sciouze-mi, tout en se rapprochant, millimètre après millimètre, de cette issue lointaine et pourtant si proche, qui nous mènera vers cette porte désirée, enviée.
Et quand on y parvient, que d'une succession de gestes précis et saccadés on ouvre braguette, slip, que sais-je encore, et que l'on déverse son trop plein d'humeur, là, on peut célébrer les jambes flageolantes cette petite victoire.
Avant la prochaine fois.

jeudi 3 juillet 2008

My band is nobody

C'est un soir un peu comme tout les autres, mais en musique. C'est un café de beuveries célèbres, où les éclats de voix s'éparpillent entre les tables, les verres, pour se disperser quand les notes s'égrènent. C'est un groupe de passage, qui nous vient de Pékin, et qui pour les vacances joue de plus belle du côté de Saigon. C'est No Name, pratique.


mercredi 2 juillet 2008

In Situ

Enfin mis la dernière patte à ce projet de planches illustratives. De quoi comparer l'avant et l'après, in situ, lors de ces balades incessantes dans les rues de la ville.


L'idée est venue de ces visites régulières sur ces sites de photos d'archives sur Saigon et Cholon - comme celui-ci, ou celui-là. Adjointes aux vues satellites disponibles sur Wikimapia, cela donne un résultat saisissant. Peut-être pourrait-on poursuivre l'ouvrage sur d'autres villes connues. Quelques exemples.



A suivre...

mardi 1 juillet 2008

Est/Ouest

Bien sûr, tout est affaire de perspective. Ainsi d'un empilement posé là sur des cailloux, sous le soleil d'un milieu de matinée. Et encore. Il y a certainement plus grand.