lundi 28 septembre 2009

Maternity leave

Comme elle était en Amazone, j'ai du faire plus attention que d'habitude. À cette heure en plus, mal choisie - mais je sais je sais c'est l'heure qui vous choisit - le trafic s'était bien épaissi et devenait difficile à esquiver.
Mais bon, après pas mal de tournants, de coups de klaxon et passages de vitesses, ça a fini par arriver, on est bien arrivés, et pendant que je garais la motocyclette dans l'immense parking rempli de la Maternité, elle s'est enregistrée, s'est entretenue avec des dames en tenue vert clair, et, après un geste de la main, elle a disparu au coin d'un de ces couloirs dont cet endroit regorge.

J'ai regardé tout autour, et il y avait des sièges, et des personnes qui attendaient. Il a fallu que je trouve une place parmi eux, pour devenir à mon tour un de ceux qui attendent.

De temps en temps une voix amplifiée résonne. C'est un nom, quelqu'un qu'il faut rejoindre. Dans le hall, il y a toujours une personne qui se lève alors, et il y a toujours une dame en vert clair pour lui répondre.

Les sièges en rangs, maintenant couchettes, et la rumeur des discussions qui s'estompe. Bien sûr, quand on attend, on se tait aussi.

La nuit s'allonge.

J'attends encore.


vendredi 25 septembre 2009

En allumettes

Pour dessiner un bonhomme, on dit toujours qu'un rond et quelques traits font l'affaire. C'est vrai des dessins rupestres, des dessins des premiers âges, des dessins de pendu, des dessins de qui dit ne pas savoir dessiner.

Celui-là, il est passé sur un des sentiers de Phu My Hung, ce sentier plein d'eau. En se croisant, nous avons échangé un sourire, et quelques mots aussi. Et lorsque les sons se sont enfuis dans le vent, chacun a repris sa route. La sienne, vers la prairie qui fait face aux nouveaux immeubles qui pullulent dans ce quartier. La mienne, vers la perplexité des flaques d'eau et de ce qu'on peut en faire.

Et puis, quand je me suis retourné, je l'ai vu jouer au bonhomme, les bras et les jambes comme des bâtons tracés sur l'arrière plan. Voilà.

mercredi 23 septembre 2009

Sur le tablier #1

C'est assez loin. Assez, en tout cas, pour voir disparaître la ville et entrer dans la mangrove. Il y a là une piste de gravier, nouvelle, toute droite, plantée déjà de lampadaires dépourvus d'ampoules. Et, au loin, on aperçoit le tablier du pont. On passe, en avançant, les reliefs d'un futur péage. Et puis, enfin, on monte sur l'asphalte et sur le tablier.

Cyclopéen, le pont. La pente est soutenue. L'horizon se dégage, offre petit à petit un regard circulaire sur tout l'alentour : la rivière Saigon, le fleuve Dong Nai, les cargos, les grues des ports en rangs aléatoires, les immeubles lointains qui tentent de crever les bas nuages. Finalement, on s'arrête pour piétiner le nouveau ciment, si haut. On surplombe le lit où naviguent toutes sortes d'embarcations, et des photos sont prises.

Il y en a eu. Il y en aura d'autres...

dimanche 20 septembre 2009

Stepping stones

- C'était là, je te dis !
- Mais où exactement ?
- Là ! Là, où tu mets les pieds !
- Mais je ne vois que les herbes, et le ciel, et les cailloux du chemin.
- Rien qui puisse supporter un autre de tes pas ! Arrête ! Tu vas disparaître !
- Que nenni. Fais le guet !... Guide-moi ! Et les pierres seront là.

lundi 14 septembre 2009

L'abri

C'est en haut de la colline.
Il faut grimper, crapahuter, atteindre le sommet. Haleter.
La côte a été rude. La chaleur est lourde. Le ciel intensément bleu.

Transpirer.

Ils ne soufflent pas trop fort, eux. Eux, ils ont l'habitude : ils ont déjà conquis les pentes depuis longtemps. Eux : Ath, Chamroeun, Chheang, Hok, et Hok encore, Kolavufh et enfin Sakun. Hok premier a la primeur : il est le plus agile, et le plus bavard. Son babillage nous enrobe, alors que les autres s'éparpillent.
Au sommet, il y a tout l'univers.
Hok en est sûr : d'abord quelques rois, une ribambelle de princesses, une cohorte de prétendants, une multitude de servantes et serviteurs, et puis le seul Illumin
é au-dessus de tout ça. Et il y a aussi le Naga, dont il faut se méfier, toujours.

Et dans toute sa collection d'histoires, pendant qu'Ath joue au taciturne et Kolavuth aux cartes, Hok premier en oublie toute mesure : tout le Cambodge y passe, cités royales, tombeaux sublimes, campagnes prospères, guerres incessantes, Thais, Viets, Laos, Chinois, Khmers, d'abord mélangés puis Rouges d'un coup, et la fin de toutes choses, et encore le pays qui vit, toujours, et Hok se tait enfin, un peu.
Les autres en profitent pour descendre, et nous suivons le sentier pour retrouver la plaine, la perspective courte des bosquets épars de la forêt tout autour.

En bas, Hok le second nous salue d'un geste sans appel : la leçon a été apprise, mais il faut maintenant récompenser l'équipée. Ce qu'on fait, en salamalecs anim
és.

Chacun s'en retourne ensuite, les uns au pied de la colline, les autres à la ville d'où ils sont partis.

jeudi 10 septembre 2009

Mice design


Ce n'est - une fois n'est pas coutume - qu'une illustration, de quoi fournir quelques munitions pour le site de Mouse Workshop. Une exploration typographique de la gent murinés.

N'ayez crainte, celles-ci ne rongeront que les morceaux de pixels que je peux leur servir...

dimanche 6 septembre 2009

What's the scale ? (Saigon Electric #6)

- Au 1/1, je dirai que l'empreinte de ce morceau de réel est au poil, chef !
- Ouais, au poil... Je pense la même chose, scout.
- On replie, chef ?
- Ouais, scout, on laisse ça à l'Imprimante...