Nous avions quitté Macao depuis quelques années, et, même si des échos lointains nous en parvenaient de temps en temps, évoquant l’irrévocable végasisation de la ville, il nous fut impossible de mesurer le choc de ce retour dans la péninsule.
Oui, bien sûr, on les aperçoit de loin, déjà sur le ferry en approche, ces immeubles improbables aux couleurs clinquantes. Mais il faut se rapprocher davantage, à partir de la Doca de los Pescadores, un peu hésitant, et rependre ses repères, pour constater l’étendue de la métamorphose : la ville nouvelle, conquise sur la mer, est désormais un entassement de bâtiments extravagants par leur taille, leur forme et leur enveloppe, marqués de tous les logos qui évoque la capitale américaine du jeu : Sands, MGM, Wynn, Galaxy, voilà les nouvelles attractions qui suscitent la venue de tous les flambeurs d'Asie. Macao a perdu ses oripeaux de tripots mal famés et enfumés. Place maintenant aux salles de jeu climatisées, garnies de rangées de machines à sous clignotantes, et de tables de distraction servies par une armée de croupiers en complet.
Faites vos jeux.
Rien n'est plus !
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