
C'est une baie, parmi les plus belles du pays. On imagine sans peine le mouillage des joncques qui, de la Chine, du Tonkin ou de Cochinchine, cabotaient sur ces routes maritimes immuables.
Le paysage est franc : d'un côté, une longue plage bordée d'îles où se dissimuler, de l'autre, une plaine maraîchère que viennent couper les premiers contreforts de la cordillière annamitique.
Le
royaume du Champa y fit construire une citadelle il y a fort longtemps, pour y garder ces routes que le commerce entre sud et nord faisait prospérer. Puis, au hasard des renversements dynastiques, les Chams périclitèrent, et la ville de Khautara changea de nom et de souverain. Désormais sous la houlette des seigneurs de Hue, on rebaptisa la baie du nom de Nha Trang, et l'on poursuivit le négoce à coup de cargaisons de poissons, d'étoffes, de métaux.

Ce n'est que bien plus tard qu'un médecin franco-suisse y élit domicile et fit rayonner la réputation de cette ville balnéaire. C'est que l'on doit à
Alexandre Émile John Yersin plus que la découverte du bacille de la
yersinia pestis. Il installe sur le front de mer l'Institut Pasteur d'Indochine et se lance corps et âme dans la recherche pour éradiquer le virus de la peste bubonique, encore virulent dans la péninsule.


L'identification de Nha Trang à Yersin est encore aujourd'hui prégnante. Au delà de l'honneur toponymique de porter le nom d'une rue (à l'instar de Pasteur, Curie et Calmette), Ong Nam ("Monsieur Cinq" comme le nommèrent, moqueurs, les habitants) supporte toujours une certaine paternité sur le devenir de la ville. C'est un centre maritime célèbre pour son institut de recherche océanographique et pour sa garnison de marins.
Nha Trang revêt cependant aujourd'hui un intérêt majeur pour le tourisme vietnamien. Elle offre tous les avantages d'une station balnéaire asiatique, et ses visiteurs, nombreux, en vantent les charmes avec bonhomie.
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