mercredi 28 novembre 2007

Saigonum Nostrum

Fruit d'une union hasardeuse entre les briquetteries bretonnes et les ouailles "civilisateurs" de Cochinchine, la voilà qui dresse, hautaine un peu, ses deux tours au centre de Saigon. De ce que Saigon, encore, adresse comme épître à ce que De Rhodes a laissé derrière lui.
Maintenant qu'on y passe vite, le long des bas-côtés, enfourchant ces motocyclettes qui n'ont cure de rédemption dans le trafic de la ville, on n'a que le temps d'une petite révérence à l'égard de Notre-Dame.

mercredi 21 novembre 2007

Fun en bulle

Trapéziste au rouleau, première couche (?).

Du haut d'Elios

Du haut de la terrasse, on embrasse quelques arrondissements, où poussent les immeubles, de loin en loin. La végétation a encore de quoi, mais les grues s'insinuent, étage après étage, dans ces poches de forêt. Pham ngu lao, en contrebas, vit au rythme des routards débarqués, embarqués, au gré des bus qui vont et viennent.

lundi 19 novembre 2007

From dust to dusk

Quand la lumière est si chaude qu'il faut de retourner et saisir ce crépuscule enflammé. Nuit si proche, à quelques minutes de clarté diffuse.

Ashes to ashes

Gravats, toujours et partout. Saigon n'en finit pas de se reconstruire, dans un désordre de pierre, de poussière et d'eau croupie. Bientôt peut-être, il y aura là une autoroute, et toujours, au bord, des gamins qui jouent avec ce qu'ils ont sous la main. Leur cabane de tôles et de bois aura disparu, j'espère, pour de plus paisibles lieux... Reconstruction pour tous ?



Gravure sur écran

Oui, c'est une photo floue, photoshoppée pour en faire un dessin. Une illustration de ces ruelles du quartier où le soir, au balcon, entre deux bouffées de cigarette, on hume l'air moite que vient troubler une moto tardive.

Chuc mung...

Ah, faire la noce, c'est au moins l'assurance de ripailles longues et tardives, où se succèdent mets de choix et tonnelets d'ambroisie ! C'est la nuit en cadence, au son des fifres, des cymbales, des gongs et des embrassades langoureuses ! C'est un lendemain de visages défaits, cuits encore, et qu'un soupir fait bâiller de plus belle !Non ? La noce, enfin ! La bombance ! Policée ou grivoise, qu'importe, mais la fièvre, tout de même, de la fête ! Et que me chantez-vous là ?


Qu'à six cents convives, assis en grappes de dix, et qui entonnent mot ! hai ! ba ! yo ! à qui mieux-mieux, en descendant des hectolitres de bière aqueuse, vous demanderiez, comme cela, insidieusement, à une table de se lever pour partir, et qu'au même moment, tous de décamper en moins de deux ! Avant dix heures du soir ! Que sitôt commencé, c'est sitôt fini ? ... Ah, il n'y a pas d'angelus aux noces vietnamiennes !


(Et toutes les félicitations aux jeunes époux !)

jeudi 15 novembre 2007

Oi troi !

Ce qui est bien avec ce temps, c'est son côté facile à prévoir. On sait à l'heure, à la teinte lourde, au vent ou à son absence, quand tomberont les trombes. Et c'est un geste délibéré que de prendre sa moto lorsque tous les signes annoncent le deluge à venir. C'est un geste dicté par un impératif, une course, ou bien par défi ou plaisir d'une conduite en aveugle, douché, trempé, louvoyant dans les mares, vrombissant à plein régime pour ne pas noyer un moteur fumant sous les eaux. C'est aussi l'occasion de voir la ville à vide, furtive, d'entendre les sons plus lointains, couverts par le grondement intense de la pluie.

lundi 12 novembre 2007

Seagull ***

Pour faire le tour (non-exhaustif). Chambre d'hôtel. Avec moquette dans Resort bord de mer. Eau chaude dans robinet eau froide. Du billard à la télé. Tongs à peu pres permanentes le jour. Mais pas la nuit. Silence. Ressac. Repos.

samedi 10 novembre 2007

Bang Bien

Port de pêche aux contours imprécis. Bateaux ancrés maintenant, parce que le jour est trop entamé pour la mer. La route passe au-dessus, trafic de bus et de camions, bruits incessants, tandis qu'en contrebas on remaille les filets. Pas de doute, deux mondes s'opposent ici.

vendredi 9 novembre 2007

Surplombage

Y. lui a demandé le chemin, qui pour moi allait par là, mais qui pour lui allait ailleurs. Il avait encore une clope au bec, quand il nous a fait signe de le suivre. Mais il est tout de suite dirigé vers nous, puis nous a depassé. Il marchait là ou nous avions marché, et puis, insensiblement, s'en est demarqué, a allumé une autre cigarette, a poursuivi à flanc de coteaux, au-dessus. Revoir d'au-dessus le chemin parcouru. L'onde sableuse comme un vers de sable brun, le relief écrasé sous nos pas dangereux, corniche qui tombe, précipices à portée. Et puis, non, on remonte encore. On voit où l'on va, là-bas. On lui dit arrête quand on est bien sûr, mais cela suffit, il y a assez d'empreintes sur le sable. On ne se perdra plus.

Sables rugueux, a voir



Ve Mui Ne

Un ruisseau indiqué sur une carte. Des tongs sur le sable qu'on finit par quitter lorsque l'on baigne ses pieds dans l'eau, sableuse, brune, que l'on remonte, à contre-courant, et que du rouge, au bord, parcimonieusement, glisse dans l'onde opaque.

Plus loin, en amont, des rizières bordées de terre, et des troncs bleuis.

Des maisons gouvernent le rivage, où, plus loin, la lande désertique souffle contre quelques murs de parpaings. L'arrière-pays se bâtit aussi, malgré tout.

samedi 3 novembre 2007

Fly fly Japan


Merci à Martine, qui se promène de blog en blog.
Elle a compris, aussi. Sayonara, Nihon !

Siéger au KIX

Kansai Airport. Hall d'embarquement. Passagers en attente, assis, trompant l'ennui, sans battre le pavé. Départ prochain pour Saigon, via Inche'on. Voyage en dent de scie, alors.

Shin church

Reflet impromptu du côté de Shinsaibashi, surpris par R., qui, un soir d'ébriété commune à la saison, s'y arrête. Il m'en fera part quelques jours plus tard, et ne résistera pas au plaisir de m'y emmener. "Il y a une photo !" dit-il. Dont acte, voici l'épreuve.

Toujours errant, tapis roulant

Gare d'Umeda, Hankyu. Lacis de couloirs, d'échoppes en tous genres. On y reste debout, on erre par ici ou par là. Les couloirs sont trop longs, les couloirs sont trop loins. Umeda, terre de transit.

Kaneda cup

Tiens, Otomo Katsuhiro s'y colle. Pub pour des nouilles aux accents d'Akira. Pourquoi pas ?

vendredi 2 novembre 2007

Au bord du rail

Mademoiselle, tête en l'air peut-être, a laissé tomber quelque chose. Pas de panique ! Une ombre bienveillante, munie d'une longue perche, viendra pêcher le ballast. Et tout rentrera dans l'ordre. N'est-ce pas, mademoiselle ?

jeudi 1 novembre 2007

Revoir le Todai-ji

Passage à Nara, en fin de journée pluvieuse, de celle où la lumière ne se décide pas, elle reste là, à flanc de terre, rincée et blanche, à attendre de se coucher.

On la laisse partir, disparaître, et, au hasard des souterrains, des temples, des allées, sous les arbres, parmi les lanternes éteintes, on se souvient des autres temps, des temps de Heijo Kyo, des temps où l'on se baladait par ici en tenue, ensemble, où les lanternes éclairaient le passage, où nul bruit ne venait sourdre la quiétude de la colline.



Keisei no Koen


Crystal Tower, Business Park. Lobby.


Twin 21, Business Park. Main entrance.

Ibaraki, c'est fini

On est, pour une fois, au deuxième étage. On est, pour cette fin d'après-midi, en train de regarder ce paysage qui s'étend, là. Ces toits de tuiles, ces immeubles, plus loin, ce temple, perdu au milieu des maisons. On sait que ce n'est plus pour très longtemps, parce que l'on a fait déjà son barda - dans la tête, du moins. C'est encore une vue d'appartement que l'on ne tâchera pas d'oublier, comme on a pu le faire dans le passé.
C'est comme de se dire que, plus on déménage, plus on se doit de faire attention à ne pas complètement tourner une page, mais juste à corner, d'un doigt, une partie de la vie, pour retrouver, plus tard, l'endroit que l'on avait laissé.
Ibaraki a déjà deux marque-pages. Et, qui sait ? peut-être y en aura-t-il d'autres ?