Écrire à l'aide d'un ordinateur portable dans un train : voilà qui ne m'était jamais arrivé. J'ai en tête ce personnage des Poupées Russes, interprété par Romain Duris, qui partage son temps entre Paris et Londres et qui écrit tout un roman dans les toilettes de l'Eurostar. Je n'en ferai pas tant ; seulement quelques lignes pour le plaisir de taper un clavier, bercé par le roulement du train. Pas de quoi pavoiser : je ne fais qu'un aller simple pour Paris, suite à un projet longtemps remis à plus tard. Je vois d'ailleurs au temps qu'il fait par ici qu'on se rapproche de la destination : il pleut, comme toujours lorsqu'on arrive dans la capitale. C'est à croire que les TGV n'arrivent en gare que ruisselants, essoufflés par l'effort de monter à Paris.

J'ai à y faire, mais je ne sais pas encore par quoi commencer. Cela va être, tout d'abord, la cohue métropolitaine, le dédale des couloirs émaillés, les portillons coincés, les correspondances hasardeuses. Ensuite, une réunion arrosée avec quelques amis, pour dresser un plan d'action des jours qui vont suivre. Enregistrer de la musique du côté des Gobelins, rédiger un mémoire sino-nippo-coréen à proximité de Saint-Denis, visiter des chantiers avec un scénariste catastrophe, et davantage encore.
Pour l'heure, c'est la fenêtre : des bois encore frileux de l'hiver finissant, puis la plaine de la Beauce. Défilement bien rapide, dans ce train où peu de passagers daignent encore jeter un œil par delà les carreaux. On préfère lire en somnolant, tout en répondant de temps à autre aux injonctions du téléphone. On empile des magazines qu'on a eu vaguement le temps de survoler. Certains s'ennuient, peut-être.
J'ai quitté Yen à la gare de Nîmes. Nous commençons à savoir sourire de ces quais de gare qui parfois nous séparent. C'est à celui ou celle qui sera dans le train, et à l'autre qui le voit partir. C'est à cette main agitée dans le vide, qui se souvient encore des étreintes passées, et qui s'impatiente déjà de celles à venir. Yen est restée à Nîmes pour études. Ah, ces chères études, auxquelles je me raccroche pour la forme. Mais c'est à croire que je n'écris plus pour l'université. À moins qu'elle ne se satisfasse de ces morceaux épars et romanesques qui ne constituent en aucun cas une trame solide, un corpus, un traité, un essai. Tout au plus des parts d'errance, des extraits publiés sur internet, bits and pieces comme on me l'a dit parfois.
Et pourtant. Pourtant il y en aurait à écrire, sur ces problèmes de langues auxquels je feins de m'intéresser. Mais on verra plus tard.
J'ai quitté Yen à la gare de Nîmes. Nous commençons à savoir sourire de ces quais de gare qui parfois nous séparent. C'est à celui ou celle qui sera dans le train, et à l'autre qui le voit partir. C'est à cette main agitée dans le vide, qui se souvient encore des étreintes passées, et qui s'impatiente déjà de celles à venir. Yen est restée à Nîmes pour études. Ah, ces chères études, auxquelles je me raccroche pour la forme. Mais c'est à croire que je n'écris plus pour l'université. À moins qu'elle ne se satisfasse de ces morceaux épars et romanesques qui ne constituent en aucun cas une trame solide, un corpus, un traité, un essai. Tout au plus des parts d'errance, des extraits publiés sur internet, bits and pieces comme on me l'a dit parfois.
Et pourtant. Pourtant il y en aurait à écrire, sur ces problèmes de langues auxquels je feins de m'intéresser. Mais on verra plus tard.
2 commentaires:
j'aime bien comme t'écris.
ju.
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