Aujourd'hui 1er juillet. Evénements extrême-orientaux d'importance :

"Un dragon de fer danse sur le Toit du monde." Sur le grand portail dressé à la sortie de Golmud, grosse ville du grand Ouest chinois située au pied du haut plateau tibétain, la promesse s'inscrit en grands caractères rouges, exaltant ce motif de fierté nationale : samedi 1er juillet, le président chinois Hu Jintao a inauguré dans la gare de Golmud le premier train s'ébranlant pour Lhassa, capitale de la "Région autonome" du Tibet. L'ancienne patrie du dalaï lama était jusqu'à présent la seule province chinoise à ne pas disposer d'un chemin de fer.

Après avoir coupé le ruban, vanté les " mérites du socialisme" et loué ce "grand miracle dans l'histoire ferroviaire du monde", le chef de l'Etat, qui fut secrétaire du Parti communiste du Tibet entre 1988 et 1992, a regardé s'éloigner le train sans monter à bord. La construction du dernier tronçon de ce "dragon", qui va sinuer sur 1 142 km, franchir 2 647 ponts, s'engouffrer dans 11 tunnels, a représenté une colossale entreprise dont le coût est estimé à près de 3 milliards d'euros.

La Ligne Qing-Zang (Qing pour la province de Qinghaï, où est située Golmud, et Zang pour Xizang, qui signifie Tibet en chinois), court d'abord, dès la sortie de la ville, sur une vaste steppe battue par les vents avant de traverser de larges vallées dans un paysage minéral et grandiose hérissées de montagnes ocre. Une centaine de kilomètres plus au sud, on est déjà à 4 000 mètres d'altitude et le paysage a changé : ici, le train file au pied de la chaîne enneigée des monts Kunlun, cette formidable barrière au-delà de laquelle commence vraiment le haut plateau tibétain. (cité dans
Le Monde, édition du 1er juillet) (Ji-le a aussi
l'oeil dessus)
Et puis :
Sera-t-il le Gorbatchev vietnamien ? A 56 ans,
Nguyen Tan Dung, qui a été choisi par l'Assemblée nationale, pour devenir Premier ministre, est le plus jeune chef de gouvernement depuis la réunification entre le nord et le sud du Vietnam. Ce réformiste, originaire du Sud, prend le deuxième poste le plus influent après celui de secrétaire général du Parti communiste dans ce qui reste l'un des derniers régimes communistes de la planète. Il entame son mandat de cinq ans à un moment où le Vietnam connaît l'une des plus fortes croissances économiques d'Asie et s'ouvre à l'économie mondiale 7,4 % sur les six dernières années, la deuxième d'Asie après la Chine. Une croissance de 8,5 % est prévue en 2006.

Son prédécesseur et mentor, Pham Van Khai, avait quitté la tête du gouvernement lundi, comme convenu lors du dernier Congrès du parti en avril. Cet économiste formé dans l'ex-Union soviétique a présidé, pendant ses dix ans comme Premier ministre, à la transformation de l'économie vietnamienne d'un système perclus par le collectivisme en une économie capitaliste limitée, dynamique mais génératrice de corruption. Cette ouverture, entamée à la fin des années 80, a été couronnée, l'an passé, par le soutien des Etats-Unis, l'ennemi d'hier, pour l'accession du Vietnam à l'Organisation mondiale du commerce. (cité dans
Libération, édition du 30 juin)