lundi 24 juillet 2006

In vino maritas


C’est, dans cette région interlope où Beaujolais, Mâconnais et Bourgogne se disputent la primeur des crus, une place de village où famille et amis se retrouvent. Chapeautées de couleurs et de formes, toutes les dames s’empressent de monter les degrés qui, à droite comme à gauche, mènent à la mairie. Les hommes, goguenards, suivent, au milieu des enfants et des poussettes saisies à bras le corps.
On s’entasse à qui mieux mieux dans une salle où le maire, ceinturé des journées importantes, attend l’heure de sa proclamation. Il a le verbe disert, le maire, et, sous la paupiere un brin alourdie par les vins de son pays, le regard malicieux. C’est qu’il s’amuse beaucoup, en ce jour de noces, à haranguer un peu ce couple en devenir, qui sourit de concert à la gravité de l’instant.





Ce couple dira oui, bien sûr, et sous les vivats, les pétales et les rizières, s’enfuira dans les vallons qui cachent l’horizon des vignobles alentour.
La foule à sa suite monte dans les carosses pour aller boire à la santé de tous. On a là du blanc venu de la cave, tour à tour doux et rapeux. Le soleil cuit lentement les visages empourprés par un début d’ivresse, avant de se coucher sur la Saône au bord de laquelle les convives s’attablent pour une soirée de fête.
C’est un quai méridional sis non loin de Mâcon, où le Pouilly-Fuissé régale l’appêtit de chacun, avant de délier les gorges en hymnes avinés. La nuit, tranquillement, fait son office et envoie tout le monde au lit, avant les petites heures.
C’est que la ripaille reprendra le lendemain, avant que toute cette foule ne se disperse à la fin du week-end…


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