mercredi 31 octobre 2007

Canadajin

S. habite le palier d'en face.
Il joue, il chante.
Il se met vite en colère.
Il monte, il descend.
Il vient de casser sa guitare.

Débamboulation

Suite à l'arrivée de A. et V., perclus de fatigue après un long vol plein d'histoires, je me sens des velléités de guide express. Le temps nous est compté, et que faire d'une journée d'exploration des alentours ? Il faut bien sûr prendre le train, sans quoi cette escapade n'aurait rien de nippon. Repérer un tarif, glisser les sous dans une machine bizarre, composter sous l'oeil du guichetier qui lance régulièrement son bienvenu-merci-à bientôt-vous n'avez rien oublié ? et monter dans une rame, tout en expliquant à mes sémillants voyageurs les subtilités des réseaux ferroviaires du Kansai.

On se rend donc après quelques changements à Arashiyama, coin pris d'assaut lorsque le temps s'y prête, au printemps ou à l'automne. Aujourd'hui, point trop. Juste les badauds d'usage, et les arbres encore verts. Trop tôt. On longe la rivière, on rentre en forêt, on explore un peu ce quartier si tranquille. Un cafetier chez qui nous buvons une tasse nous offre quantité de pâtisseries ; histoire d'hospitalité. On se perd un peu à la lisière de la ville, avant de pénêtrer dans Kyoto.
Là, autre histoire. Autres mesures. Journée pleine, si rapide.

lundi 29 octobre 2007

Ikimasen ka ?


C'est un saisissement. C'est toujours comme cela, au hasard de la promenade, lorsqu'on se dit à quoi bon, allons d'abord à droite, puis à gauche, prenons cette venelle, ou bien, pour faire court, marchons le long de cette route, sous le vent des camions et des banderolles.

C'est une fausse disponibilité aussi. Parce que l'on cherche par devers soi à rencontrer l'instant qui nous arrêtera, qui provoquera quelque chose, une idée, une photo, une conjonction. Et si l'on a dans la tête des séries photographiques à réaliser, alors le jeu n'est plus une chandelle, c'est un candélabre...

dimanche 28 octobre 2007

Hitmen


De la surinterprétation photographique.
Méfiez-vous des morceaux choisis.

samedi 27 octobre 2007

Je crierai ton nom

C'est en regardant la série documentaire The Trap - que je vous recommande - que m'est venue l'idée d'appliquer les deux concepts de liberté développés par Isaiah Berlin à la société japonaise. Oh, rien de bien méchant, car, évoluant au sein même de cette société - enfin, plutôt à la marge, malgré de substantiels efforts - je ne prétends en rien faire preuve de clairvoyance. Un regard critique, peut-être, dont la portée m'échappe. Enfin.

Berlin, en 1958, marque de son empreinte la philosophie politique en mettant en exergue deux concepts de liberté : le premier, la liberté positive, s'applique à l'idée d'auto-détermination, de maîtrise de son propre destin, de la possibilité d'achever une quête. La liberté négative, quant à elle, est l'absence de toute contrainte, ou d'interférence dans les actions individuelles.
L'une et l'autre ont leurs propres tenants et aboutissants, mais Berlin fait remarquer que, si la liberte négative s'illustre par le laissez-vivre consumériste de l'American Way of Life, la liberté positive a prouvé son affinité avec les modèles révolutionnaires et totalitaires, enfermant l'individu dans un système sociétal contraint car poursuivant une quête idéologique contraire à l'épanouissement de la personne. Deux expressions de liberté qui se dévoient à mesure qu'ils poussent leur propre logique.

Si l'on observe la société japonaise depuis les lendemains de la seconde guerre mondiale, c'est à dire depuis l'occupation américaine et la mise sous tutelle de l'économie nippone, à l'aune de ces deux concepts, on voit se dessiner en filigrane la ligne de partage qui sous-tend la psyché japonaise actuelle : d'un côté, elle est pétrie de liberté positive, en ce sens que l'individu japonais, tout en se considérant partie d'un groupe plus large, sait que cet appartenance est une façon de s'auto-déterminer, de se réaliser à l'interieur d'un systeme clos qui lui garantit une pérennite idéologique et politique. D'un autre côté, la liberté négative - le jouir sans entrave - mine ce ciment idéologique de japonité, car il suppose l'absence de contrainte à l'intérieur même d'un systeme contraint. De quoi s'interroger sur le sens du pulsionnel japonais, de l'enfermement, de l'ostracisme volontaire.

jeudi 25 octobre 2007

Continuum


Quand le temps fait défaut, quand le temps se resserre, quand le temps presse, on saisit peut-être mieux l'instant, on saisit en tout cas une épreuve, un cliché, une saisine. On prends pour soi ce qui sera un souvenir, sans douter un instant qu'un souvenir peut être le miroir d'un autre.


Et si je pérore à propos d'Umeda, c'est bien pour cette raison, pour ce parcours sans cesse répété, qui de la gare Hankyu me mène vers Nakatsu, vers la rivière Yodo, vers des territoires déjà vus, mais à revoir encore. Et que la cellule de mon appareil soit impressionnée, encore, par ces murs, ces bâtiments, ces trottoirs, ces contigences architecturales qui frappe l'oeil.

mercredi 24 octobre 2007

Shuten de gozaimasu

Ce sont les trains que je prends tous les jours. Ils sont au Kansai ce que la Yamanote est à Tokyo : un réseau de lignes convergentes, d'où l'on part et où l'on va, partout, d'Umeda à Sannomiya, de Juso à Kawaramachi, de Minoo à Takarazuka. On peut ainsi voir glisser le paysage à travers les stores métalliques, bien assis sur ces banquettes de velours vert émeraude, tandis que, de loin en loin, une autre rame couleur lie-de-vin croise la nôtre.

Ah, les trains Hankyu ! Wagons classiques, l'air d'être sortis d'un autre siècle, ils sont révérés par les innombrables amateurs de transports ferroviaires, qui, au Japon, ont fort à faire. C'est que ces trains-là ont une histoire longue et pleine de ces péripéties qui font une épopée. Cela commence vers Minoo, bourgade à flanc de montagne, qui, avec Takarazuka - la colline des trésors - souhaite se relier à Osaka, alors gueulante de commerces et de trafics. On est en 1910, et le train fascine à bon droit les Nippons avides de technologies, de mécaniques, de bruits de fer et de bois. Succès immédiat : les riches aristocrates des hautes pentes du Kansai plébiscitent le rail, et en demandent davantage.


Ce sera, huit ans plus tard, la ligne Juso-Kobe, via Ashiya et Shukugawa, et le réseau, auparavant appelé Minoo Arima Electric Tramway Company devient la Hanshin Kyuko Railway Company, communément nommée Hankyu. La suite n'est plus que multiplication de lignes, alliances de compagnies privées, bref, le commun d'une économie en plein essort, qui construit à tour de bras toutes ces lignes qui joignent Kyoto, Kobe, Osaka, Nara, enfin, tout ce que le Kansai compte de villes, de banlieues, de lieux où l'on offre et où l'on demande.

Histoire d'expansion, donc, d'aiguillages et de terminus, si bien que, bien des années plus tard, le nom Hankyu se voit apposé non seulement sur des trains, mais aussi des hôtels, des grands magasins, des immeubles de rapport ; et que l'on voudrait bien démêler l'écheveau de ce qui est bien un train Hankyu d'un autre, qu'il soit Hanshin ou Keihan. Mais qu'on se rassure : s'il est à l'heure, vide ou bien bondé, avec cet air faux-vieux qui lui sied bien, et ses banquettes vertes de velours tant écrasé, c'est que, oui, vous êtes sur la Hankyu.

mardi 23 octobre 2007

e su ka re taa

Bouches de métros, à Kyoto ou Osaka. Carrelées comme il se doit, bien sûr. Etrange univers de passage, en haut comme en bas, au sec ou sous la pluie.

lundi 22 octobre 2007

Dokodemo ii


Que faire ? Où aller ? A quel prix ?
Voila bien ce à quoi il faut penser, devant de tels tableaux.
Une chose est sûre : il faut partir, aller là où l'on nous attends...

A croche-main

Le soir, toujours. Le train, encore.
Au plafond pendent, en rangs réguliers ces anneaux blancs.
On s'y accroche de temps à autre, au hasard des cahots, des virages, des mouvements de foule.
On s'y accroche pour se soutenir de jambes harassées.
On s'y accroche, en somme.

dimanche 21 octobre 2007

Mamonaku

Quai de la gare, Nichinomiya kitaguchi, le soir, pour le dernier train.
J'ai encore de la pellicule, pour ainsi dire.

Je m'en prends alors aux quidams qui, comme moi, attendent en soupirant qu'on les amène ailleurs.

Photos volées, sûrement, mais portraits éloquents d'une faune nocturne qui s'en retourne, repue, chez elle y trouver un court sommeil, peut-être...

vendredi 19 octobre 2007

A la ligne


Au bord de la Yodogawa. Rivage ruiné par le béton immémorial.
On y pêche par indifférence.
On n'a pas prise.

jeudi 18 octobre 2007

En passant par Amagasaki

Longue marche, que celle qui mène de Minami morimachi à Nishinomiya kitaguchi. On suit, pour plus de sûreté, la ligne Hanshin. De temps en temps, une rivière, un pont à chercher, une pause. Il fait bientôt nuit, et je ne suis pas prêt d'être arrivé...

mercredi 17 octobre 2007

Umeda no tatemonogatari

Umeda et ses tours. Centre névralgique de la ville, où toutes lignes se rejoignent, où s'entremêlent immeubles énormes et galeries souterraines, autoroutes urbaines et foules protéiformes. Quartier trompeur, souvent, où le marcheur se perd. Point de repère, de direction. Pour s'en extraire, il faut prendre le train ou toutes autres tangentes.

mardi 16 octobre 2007

Fontenay aux blancs, aux noirs.

Par hasard. Sortie de collège.
Uniformes, le long des stades.
Prises de vues impromptues, si vite, si belles.
Dommage que ce fut en silence.

lundi 15 octobre 2007

Au courant


Au confluent.
L'eau, plus loin, c'est la Kanzakigawa.

dimanche 14 octobre 2007

Vogue ? et sur quelle surface ?


Sextet sur façade.
Vers le ciel, c'est sûr.

Statures, à trois


Du côté de Hommachi, mais pas là où on pourrait y...

samedi 13 octobre 2007

Railroad


Il n'est pas de mise de s'éloigner du réseau ferroviaire. Si, par malheur, on en vient à d'autre moyen de transport, il faut se prémunir des aléas du temps, souvent perdu, qu'il faut pour se rendre d'un point à un autre. Parce que le train découpe à son envie le paysage, et qu'il ne laisse aucune autre alternative. Il ne sert à rien de le suivre, car aucune route ne le suit. Bien au contraire. L'asphalte se plie aux injonctions du rail ; et bien marri celui qui saura contredire cela. Il en sera pour ses frais...

vendredi 12 octobre 2007

Archi textures


De Yodoyabashi à Umeda...
Immeubles sortis de leur contexte, peut-être.


Vicki ? M'entends-tu ?


Shinsaibashi-suji, cinq heures.

mercredi 10 octobre 2007

Inside Togu Cho


Triptyque nocturne.
Lieux d'aisances.

dimanche 7 octobre 2007

A la vie, à la mort

- Ecoute, écoute. Encore une fois, car ce n'est ni la première, ni la dernière. C'est juste l'instant, peut-être, de notre conversation, qui se rattache à ce qui a été dit, à ce qui sera encore à dire... Tu dis la vie, la vie, cette ligne qui doit bien mener quelque part, qui doit bien avoir un but, et tu t'arrêtes parfois, tu mesures le chemin accompli. Tu te retournes pour voir. Tu doutes. Tu ne sais jamais pourquoi, vraiment, tu en es là, et puis tu poursuis. Mais ce que tu sais de toi, tu le sais parce que tu notes une différence, celle qui sépare ce qui était toi hier de ce qui est toi maintenant. Et tu en es satisfait, ou non. Mais tu sais ce temps qui passe et qui t'éloigne ou te rapproche...
- Tatata, tu ne sais rien, tu vis, je vis, et je ne sais pas pourquoi il faut toujours que je me pose toutes ces questions, ce pourquoi je suis heureux, ou non, je suis triste, je me contente de ça, ou non, je suis perpétuellement vide d'une chose que je suis, sans savoir où aller, sans savoir quoi trouver. Et tout ce verbiage autour de ça me rend malade.
- Pourtant...
- Pourtant quoi ? Pourtant on avance, c'est ça ? Mais vers où ? La félicité ? La lucidité ? L'énorme déception qui m'attend si je m'aperçois qu'en fait je n'en saurai pas plus ?
- Juste de savoir qu'on vit de ses propres retours. Juste de se souvenir, de dire c'était moi, là, ou que si je suis ici, c'est pour telle ou telle raison.
- Ouais, on patauge dans la grande mare !
- Patauge si tu veux, et soit tu coules, soit tu gardes pied. Mais ne perd pas de vue ni tes empreintes, ni le tracé qui s'ouvre devant toi.
- Mmmh, l'existence, c'est un radeau sur un océan sans terre...
- Ah, tu vois, quand tu t'y mets ! Tu peux aussi faire des images.
- Foireuses, mes images. Ca n'avance à rien !
- Qu'en sais-tu ? Ca passe le temps, et ça fait des souvenirs, comme "Ecoute, écoute..."

vendredi 5 octobre 2007

Si loin, si proche

Deux vues, prises coup sur coup, de part et d'autre des voies de chemin de fer.
Il n'y a pas loin de la couche à l'atelier.

mercredi 3 octobre 2007

Plaine du Kansai, où cela ?


Takatsuki-shi. Gare JR.


Nouveaux immeubles, au pied de vieux.


On y descend parce qu'on y habite.