jeudi 30 décembre 2010
lundi 27 décembre 2010
vendredi 24 décembre 2010
A la plume de la grue
Mes très chers frères,
voici venu le temps de balayer tous ces princes qui insultent la mémoire de nos Empereurs Vénérables et Vénérés, Ceux qui, ceints de l’Epée du lac des Tortues, firent payer aux Chinois leurs exactions au centuple.
Nous devons nous dresser contre ceux-là qui minent notre souveraineté, qui dilapident notre royaume, à coups de conquêtes absurdes sur les terres occidentales que défendent nos voisins Khmers contre l’ennemi Siamois.
Oui, mes frères, il est temps de saisir cette opportunité !
Phú Xuân, cette fière citadelle, n’est pas si lointaine, et celui qui l’occupe ne saura la défendre contre un adversaire déterminé. Et nous le sommes. Oui, mes frères, nous avons pour nous le peuple et sa révolte contre ces princes futiles et fats, qui mènent le pays à sa ruine. Le peuple a faim, le peuple a soif, le peuple veut sa part de victoire et s’enrichir de butin ! Le peuple peut se mouvoir sous nos ordres, et marcher sur cette cite princière, et qu’importent les pertes !
Il faut d’abord se prémunir contre les iniquités de Nguyễn Phúc Thuần, ce gueux brocardé d’or, et le faire pendre. Alors seulement les Seigneurs Nguyễn sauront à quoi s’en tenir, et ils craindront, du fond de leur retraite luxueuse, la vindicte qui s’abattra sur eux par ce peuple par eux méprisé.
Ensuite, marcher sur Phú Xuân, la prendre, et s’asseoir sur le trône. Et régner sur ce petit bout de pays, pour faire trembler ces princes Trinh qui ne savent rien faire que gémir sous les humeurs du Fleuve Rouge, là-haut, à Thăng Long ! Ceux-la ne méritent point de régner, ces veules avortons sans lignée véritable ! C’est à nous, mes frères, de décider pour le Đại Việt, à nous de prendre les rênes de l’empire et de remporter victoire. Alors nous pourrons sous une même bannière unifier toutes ces terres et mener ce peuple – notre peuple – éparpillé, vers un même but : l’éradication de l’engeance chinoise, cette nemesis qui nous menace à chaque instant et se joue de nos fragiles dissensions. Mes frères, j’attends de vous rudesse et abnégation, maintenant que ce jour arrive. L’aube d’une ère nouvelle transperce l’horizon, et nous ne devons ciller. Regardons, regardons ensemble cet avenir glorieux !
Je vous attends, et je veux ce rassemblement sur la côte, à Qui Nhơn, qui est déjà nôtre. Puissiez-vous haranguer, soulever ! Toi, anh Nhạc, tu dois te rendre promptement à An Lão, An Nhơn, Hoài Ân et Hoài Nhơn pour y galvaniser les villageois. Nul doute qu’ils se rendent à tes prières, épuisés par ces taxes et ces spoliations venues d’en haut. Quant à toi, anh Lữ, c’est à Tuy Phước et Tây Sơn que tu t’installeras, et administreras notre nouvelle armée.
Mes frères, puisse le dragon se retourner contre nos oppresseurs et nous ouvrir la route de la victoire !
Votre dévoué et humble,
Huệ

voici venu le temps de balayer tous ces princes qui insultent la mémoire de nos Empereurs Vénérables et Vénérés, Ceux qui, ceints de l’Epée du lac des Tortues, firent payer aux Chinois leurs exactions au centuple.
Nous devons nous dresser contre ceux-là qui minent notre souveraineté, qui dilapident notre royaume, à coups de conquêtes absurdes sur les terres occidentales que défendent nos voisins Khmers contre l’ennemi Siamois.
Oui, mes frères, il est temps de saisir cette opportunité !
Phú Xuân, cette fière citadelle, n’est pas si lointaine, et celui qui l’occupe ne saura la défendre contre un adversaire déterminé. Et nous le sommes. Oui, mes frères, nous avons pour nous le peuple et sa révolte contre ces princes futiles et fats, qui mènent le pays à sa ruine. Le peuple a faim, le peuple a soif, le peuple veut sa part de victoire et s’enrichir de butin ! Le peuple peut se mouvoir sous nos ordres, et marcher sur cette cite princière, et qu’importent les pertes !
Il faut d’abord se prémunir contre les iniquités de Nguyễn Phúc Thuần, ce gueux brocardé d’or, et le faire pendre. Alors seulement les Seigneurs Nguyễn sauront à quoi s’en tenir, et ils craindront, du fond de leur retraite luxueuse, la vindicte qui s’abattra sur eux par ce peuple par eux méprisé.
Je vous attends, et je veux ce rassemblement sur la côte, à Qui Nhơn, qui est déjà nôtre. Puissiez-vous haranguer, soulever ! Toi, anh Nhạc, tu dois te rendre promptement à An Lão, An Nhơn, Hoài Ân et Hoài Nhơn pour y galvaniser les villageois. Nul doute qu’ils se rendent à tes prières, épuisés par ces taxes et ces spoliations venues d’en haut. Quant à toi, anh Lữ, c’est à Tuy Phước et Tây Sơn que tu t’installeras, et administreras notre nouvelle armée.
Mes frères, puisse le dragon se retourner contre nos oppresseurs et nous ouvrir la route de la victoire !
Votre dévoué et humble,
Huệ
jeudi 16 décembre 2010
Les réassorts (des fonds de tiroirs, mais qui plaisent aussi)
On ne saurait dire. Franchement, pourquoi, quand on se met à chercher dans les archives, on trouve toujours quelques vieilles épreuves qui viennent se coller à la rétine et qui ne vous quittent pas, quitte, même, à ne pas vous laisser le regard tranquille ? Alors, bon, on rejette un œil critique - mais pas trop - à ces images qui vous font de l'œil, juste pour les replier d'un geste arrondi, dans un de ces tiroirs virtuels que contiennent tous les disques durs.
Et puis, des fois, pas de bol, ça ne suffit pas. C'est le coup de la resucée, de la photo-qu'on-avait-pas-vu-qu'elle-était-pas-mal-finalement.
Et donc :
Et puis, des fois, pas de bol, ça ne suffit pas. C'est le coup de la resucée, de la photo-qu'on-avait-pas-vu-qu'elle-était-pas-mal-finalement.
Et donc :


mardi 14 décembre 2010
WV's landscape
Un rappel tardif à ces illustrations vantant les cheveux et le vent, la mécanique populaire et les vacances à plusieurs, le voyage à la hippie en somme...
mercredi 8 décembre 2010
samedi 27 novembre 2010
Roulent tes billes
Ces moyens de conduire à bon port les cargaisons les plus diverses ?
Ces xe-3-ban aux roues libres et souvent voilées ?
Pourquoi faut-il donc laisser immobiles tous les roulements, les essieux, les pédales, les châssis, afin que la ville voie disparaître peu à peu les véhicules de peu, de beaucoup aussi, les véhicules du vulgum pecus, qui n’ont plus voix au chapitre et voie à emprunter ?
Parce que, bizarrement, la ville veut davantage de carrosses fermés à la rue, davantage de quatre roues épaisses qui ne trimballent dans leurs intérieurs cossus que quelques têtes toutes occupées à ne pas voir au dehors. C’est dommage, certes. C’est surtout triste de ne plus rendre hommage aux pétarades des portefaix à moteur qui parcourent le réseau en quête de tout - ou d'un rien - à transporter...
samedi 20 novembre 2010
En traverses
lundi 15 novembre 2010
En bonne compagnie
Là, donc, l'œil suit, facile.
Traverses, rails, poteaux, arbres, et ces deux-là qui s'en vont, ou qui tourneront sur eux-mêmes, et le flou qui bouffe peu à peu l'image, dans l'indistinction.
Pour le reste, si, un quidam prêt à passer, d'un autre côté.
dimanche 14 novembre 2010
samedi 23 octobre 2010
Hôm nay có cưới #1
dimanche 10 octobre 2010
Victoria Peak
Visions toujours étranges,
Prescience,
Divination,
Détour vers le futur,
Ville nouvelle,
Entassement de ce qui sera peut-être.
Bref, les rendus, c'est rigolo !
Prescience,
Divination,
Détour vers le futur,
Ville nouvelle,
Entassement de ce qui sera peut-être.
Bref, les rendus, c'est rigolo !
lundi 20 septembre 2010
lundi 6 septembre 2010
mardi 31 août 2010
Ramasser les morceaux

Dans le cas des sites montagneux, on illustre les hauts faits, que menace ou récompense la divinité.
Et, pour les marins, on s'abstient ; on représente seulement les teintes aigue-marine des fonds perdus aux disparus des eaux, et les vermillons des sacrifices réguliers.
A croire peut-être que Poséidon n'a plus sa place sur les dessus du ciel.
Et que s'il neige, il faut tenter l'ascension.
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samedi 21 août 2010
En descendant les vallées marocaines
Quand on est petit, et que l'on retourne tous les étés dans le chalet, on se surprend toujours à se faire peur. Surtout à l'étage, là ou toutes les chambres communiquent sur un même couloir, sinueux et plein d'angles, de perspectives fuyantes et de salles d'eaux gargouillantes aux heures les plus noires. Un couloir vraiment bizarre, tantôt large, tantôt étroit. Avec plein de portes toutes pareilles.
Et les Chambres ? Même.
Que les grandes personnes les aient apprivoisées au nom des couleurs de nos crayons ne change rien. La première, toujours, c'est la chambre Rouge, à droite, qui recelle tout autant de trésors que de périls. La Verte, en face, contre les toilettes, abrite toutes sortes de placards profonds, au son desquels nul ne peut dormir. Au milieu du couloir, la chambre des parents, la Bleue, que l'on ne connaît que par intermittence, au mitan de l'après-midi, pour poser un pied sur le balcon périlleux. Au bout, la Jaune, pour les grands. Autant dire, pas pour nous, ou seulement des fois, quand ça rit trop fort et qu'il y a du monde.
La dernière, c'est une autre Rouge, aux fenêtres sans volets, si lumineuse que seuls les cousins montagnards osent y ronfler sans crainte de la vue sur les sommets tout blancs. Nous, donc, c'est la Rouge, la première, celle qui donne sur le bouleau du jardin et sur les champs du village. On se dispute chaque fois les deux lits, un moment, juste pour dire, et puis je prends celui à côté de la porte, pour être sûr d'entendre les bruits du couloir, qu'on devine toutes ces nuits de vacances, là, dans ce grand chalet.
Et les Chambres ? Même.
Que les grandes personnes les aient apprivoisées au nom des couleurs de nos crayons ne change rien. La première, toujours, c'est la chambre Rouge, à droite, qui recelle tout autant de trésors que de périls. La Verte, en face, contre les toilettes, abrite toutes sortes de placards profonds, au son desquels nul ne peut dormir. Au milieu du couloir, la chambre des parents, la Bleue, que l'on ne connaît que par intermittence, au mitan de l'après-midi, pour poser un pied sur le balcon périlleux. Au bout, la Jaune, pour les grands. Autant dire, pas pour nous, ou seulement des fois, quand ça rit trop fort et qu'il y a du monde.
La dernière, c'est une autre Rouge, aux fenêtres sans volets, si lumineuse que seuls les cousins montagnards osent y ronfler sans crainte de la vue sur les sommets tout blancs. Nous, donc, c'est la Rouge, la première, celle qui donne sur le bouleau du jardin et sur les champs du village. On se dispute chaque fois les deux lits, un moment, juste pour dire, et puis je prends celui à côté de la porte, pour être sûr d'entendre les bruits du couloir, qu'on devine toutes ces nuits de vacances, là, dans ce grand chalet.

Là est la frontière, d'un étage à l'autre, des nuits agitées aux activités du bas, aux repas, aux jeux et aux balades.
samedi 14 août 2010
Dédicace à M. Dubos


On en est pas encore là, à l’aube. L’aube, c’est le déchargement des ballots de pavot, et c’est pour cela que M. Dubos est devant les offices. Il veut voir ce que les Chinois Wang Tay – qui ont toujours la main-mise sur le trafic venant du Yunnan – vont lui proposer. A l’aune de ce que les Anglais lui achèteront, il a déjà une idée des négociations à venir. Cela risque d’être houleux, maintenant que le Conseil Colonial a pris la décision de taxer les échanges entre les régions septentrionales au Tonkin et les ports de la Cochinchine. Mais il n’en a cure, car il sait que tout lui sera vendu, et qu’à son tour il vendra tout. Il est le maître ici, désormais, et les Chinois du Bazar de Cholon le savent bien. Pour autant, le jeu de cette intoxication voulue et encouragée ne lui plaît guère ; à quoi bon faire du négoce, si c’est pour abêtir ceux avec qui l’on traite ? La perfide Albion l’a bien compris, peut-être même trop, et elle en abuse. Fière de sa couronne, d’accord, mais fière aussi de ses trafics ? On peut en douter, songe M. Dubos, alors que les charrettes font halte dans la cour.
On palabre un temps, maintenant que la pluie a cessé. On va bientôt rentrer dans le bâti, pour y signer les quelques bons d’achats, qui seront par la suite visés par la Régie, plus bas, au bord de la rivière. Et puis, bien sûr, on s’en va verser le thé et fumer son content, d’abord en tabac brun, puis en boulette de cet opium gras et lourd qui vient soit d’Inde soit du Triangle. Et puis, l’ivresse aidant, on laisse la journée s’écouler à sa propre mesure, tandis que les ouvrières déchargent, déballent et découpent la cargaison en paquets de plus en plus petit.
M. Dubos, lui, va se réfugier dans son bureau, où je viens le rejoindre plus tard, une fois mes tâches finies.
C’est souvent en fin d’après midi, il fait jour encore.
Nous nous saluons, et il m’offre une de ses bouteilles de bière munichoise – un de ces mystères des importations de la colonie – qu’il sait garder au frais – mystère plus grand encore ! – pendant que nous évoquons les cancans de la vie saigonaise : qui s’est encongaillé, qui est parti en mangrove y chercher fortune, qui est revenu malade de ses efforts vains… Et puis, après quelques bouteilles, je le laisse à ses affaires, je franchis de nouveau le porche à l’ombre duquel je fais halte. Et, après avoir allumé une cigarette, je vais me perdre de nouveau dans les ruelles de la ville vietnamienne, par delà la rue des deux sœurs Trung.



C’est souvent en fin d’après midi, il fait jour encore.
Nous nous saluons, et il m’offre une de ses bouteilles de bière munichoise – un de ces mystères des importations de la colonie – qu’il sait garder au frais – mystère plus grand encore ! – pendant que nous évoquons les cancans de la vie saigonaise : qui s’est encongaillé, qui est parti en mangrove y chercher fortune, qui est revenu malade de ses efforts vains… Et puis, après quelques bouteilles, je le laisse à ses affaires, je franchis de nouveau le porche à l’ombre duquel je fais halte. Et, après avoir allumé une cigarette, je vais me perdre de nouveau dans les ruelles de la ville vietnamienne, par delà la rue des deux sœurs Trung.

mardi 10 août 2010
A la croisée de la terre et du ciel
Au-dessus des nuées,
il y a toujours ceux qui,
crucifiés,
justifient leur passion des cieux.
il y a toujours ceux qui,
crucifiés,
justifient leur passion des cieux.
dimanche 8 août 2010
vendredi 6 août 2010
Klaus le breton
dimanche 1 août 2010
Le chemin des dames
samedi 31 juillet 2010
Patriach's profile
vendredi 30 juillet 2010
Les noctambules des plateaux
La courtisane
On pénètre dans la cour qu'enserrent de vieux hangars, alors que devant, du haut de ces deux étages, se dresse le bâtiment des maîtres. La cour est silencieuse à cette heure de fin d'après-midi. Il n'y a personne, mais on peut deviner une présence : la Deuche est là, et on nous attend quelque part.
mercredi 28 juillet 2010
C'est une vallée
Mais si l’on se détache de l’observation de ces gros tas de pierres, et que l’on considère – avec raison – qu’ils nous servent à approcher le ciel, alors on peut, comme Strabon l’ancien, considérer que les Celtes et autres Altaïques résumaient cela avec élégance. « Alp ! », disaient-ils, pleins d’une craintive ferveur envers ces sommets qui ouvraient la route au monde lumineux. C’est certainement ce que pensaient aussi les Allobroges, les Ligures, les Ceutrons, toutes les tribus à se disputer les routes du haut, alors qu’aucun de leurs braves ne se souhaitait y chercher aventure.
Il arrive d’ailleurs de partout, ce marcheur curieux, mais d’Angleterre surtout, et décide de faire de la balade un sport d’élite. La Savoie, pendant ce temps, change quelquefois de direction, mais le massif du Mont-blanc, et sa petite bourgade Chamouny, prospèrent. On y cultive toujours l’orge et l’avoine, on se biture toujours à la vigne et au genépi, et on célèbre les exploits de ces premiers alpinistes, qui partent fringants et reviennent mourants, et fiers de leurs sommets conquis.
Plus tard, au début du siècle dernier, la vallée se remplit hiver comme été. On vient y respirer l’air du haut comme un nectar, et profiter de la neige comme divine poudreuse. Les conquêtes du plus pointu s’égrènent, dômes, pics, aiguilles, tout est gravi, foule, acquis.
Et depuis, la station s’appelle Chamonix.
samedi 24 juillet 2010
Saroudalf
Et ce déguisement de binocles, de barbe raccourcie, de toiles modernes et anonymes ne sauraient tromper le Marcheur que je suis. Trop de quêtes en sa compagnie, trop de coups du sort. Décidément, les heures de cette Vallée sont peut-être comptées...
jeudi 22 juillet 2010
At the white lake
Plus haut encore, c'est Eole, et ses nuages qu'un rien effiloche, sous les rayons du soleil.
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