jeudi 31 août 2006

De l'affichage.


Panneaux divers, panneaux variés. On y trouve :

  • Tout ce que la propagande politique que le Parti a à promettre. Beaucoup de lendemains qui chantent.
  • Des exhortations relatives à la sante publique. Bannissez les fléaux sociaux : Drogues, Sida, cigarettes...
  • Une représentation de la famille idéale : deux enfants, mixtes, sous la houlette bienveillante de parents responsables.
  • Des appels à la responsabilite civique quant à la degradation de l’environnement.
  • Des rappels historico-glorieux de vaillants soldats qui ont bouté tous ces envahisseurs hors du pays.

Liste non exhaustive, bien sûr !

lundi 28 août 2006

Sur la piste de Go Cong


Maisons de rêve, rêves de maison. Voici qu’au cours d’une escapade en direction de Go Cong, à une soixantaine de kilomètres au sud de Saigon, Sylvie-la-baroudeuse, juchée sur sa Bonus (moto très en vogue pour les routards pistards au Vietnam du sud) nous montre, au détour de pistes étroites et secrètes, une fantastique demeure chinoise à l’abandon depuis que les foyers de guerre se sont éteints. Alors s’emballent folies et chimères : acheter le terrain, reconstruire la maison dans sa splendeur d’antan, faire un hôtel, un centre de formation hôtelier pour les enfants de ces campagnes, accueillir quelques clients que la campagne vietnamienne charmera de sa quiétude langoureuse.
La tête pleine de ces vélléités propriétaires, nous poursuivons notre route et arrivons à Go Cong même, bourgade assoupie au soleil de midi. Il y a là de somptueux témoignages de la présence coloniale chinoise et française, qui lentement se délitent et s’écaillent. L’ancien palais du gouverneur accueille sous ses toits des myriades d’oiseau d’un entrepreneur du cru fait baver à outrance : c’est que cela rapporte, ces nids pour soupe royale !


Au retour, nouvelles pistes perdues entre les rizières, que l’on ne voudrait jamais voir s’achever, tant la conduite y est agréable...


Façades de Saigon


Patchwork – encore – de ces façades nouvelles : maisons neuves et colorées, fenêtres polymorphes, architecture « art vietnam deco ».

samedi 26 août 2006

De l'évolution urbaine (Suite)

La crise asiatique de 1997, qui avait donné un coup d’arrêt brutal aux investissements étrangers au Vietnam, semble un lointain souvenir. Japonais, Coréens, Taiwanais, Américains, Australiens, Français, toutes les cravates de l’international-business sont de retour, avec l’intention d’en découdre. Il s’ensuit une fievre immobilière qui va modifier en profondeur la skyline saïgonaise. Ferveur érectile dont j’illustre en mosaïque la teneur, en me concentrant surtout sur les premiers et troisième arrondissements de la ville. (Je ne fais pas mention ici du gigantesque projet de réhabilitation de la péninsule de Thu Thiem – dont le tunnel est en voie d’achèvement – , pour lequel nous avions, Yen et moi, rédigé un mémorandum assez complet pour le compte de l’institut Vatel.)

jeudi 24 août 2006

Xe may cua Viet Nam


Poster realise avec patience, a Hoi An, Hue, et Saigon...

mercredi 23 août 2006

Lunar starlight

Lumineuses retrouvailles que celles des néons qui barrent abruptement l’obscurité des nuits saïgonaises. Néons blafards que l’on trouve partout, et qui soulignent la paleur des peaux et la sévérité des regards. Lorsque j’en fais part à Yen, elle me retorque en poétesse que cette lumière-là a une nature profondément douce pour ceux qui vivent sous ses rayons.
C’est que, m’explique-t-elle, le Vietnam est sous la chappe de plomb d’un soleil rageur, qui se cache parfois sous de lourds nuages qui crèvent en pluies tropicales. Aussi, ce soleil-là fait-il mal et il faut s’en prémunir. Aussi ce soleil-là, on n’en veut pas lorsqu’à la nuit tombée, on allume ces lampes qui éclairent maisonnées, restaurants, et tous ces étals qui fourmillent le long des rues.
On ne veut pas de ces succédanés de soleil que sont les éclairages tungstènes, ces filaments rougeoyants qui réchauffent le teint et projettent ces teintes trop diurnes pour être acceptables. On préfère cet éclat de lune un peu froid, mais si délicat, que le néon rayonne en traits d’étoiles terriennes.
Tant pis. Il me faudra donc m’en tenir là, et me soumettre à ces petites sélénè de salon qui ont tout de même bien l’avantage d’économiser une énergie précieuse !

lundi 21 août 2006

Clapotis


Rameuse souterraine, à la perche longue et leste.

dimanche 20 août 2006

Sous terre a Phong Nha

Yen insistait beaucoup, si bien que, debout à l’aurore, nous avons pris un bus en direction du nord. Bus à peu pres vide – hormis deux Japonais hirsutes tout aussi somnolants que nous – qu’un chauffeur taciturne conduisait sur des routes nouvelles, toute de ciment couverte, en louvoyant entre camions et troupeaux de buffles.


Bien des heures plus tard, nous arrivâmes enfin aux confins des terres vietnamiennes. Au-delà de cette cordillière, c’était le Laos, peut-être. Délaissant les transports terrestres, nous prîmes une embarcation toute longue et remplie de chaises vides, pour nous rendre aux grottes de Phong Nha, célébrées dans tout le pays comme une cathédrale à la gloire des forces telluriques.
C’était bien cela.


Notre petit esquif, jouant de la rame, s’introduisit dans un gros boyau, et, à la cadence tranquille du rameur, nous pûmes contempler, ébahis, les splendeurs géologiques qui montent et qui descendent. Bien sûr, les hommes sont passés par la ; je veux dire qu’ils ont sciemment transformé, à coup de néons colorés, l’obscurité minérale. Cela donne un côté festif très kitsch, non dénué d’effets !

Cau Truong Tien

Pont de Truong Tien un soir.
Pont de métal au cinq arches colorées, qui se reflètent dans la rivière des parfums.
Montage.

Tombés du ciel


Je me rappelle cette promenade d’il y a longtemps, au cimetière du Père Lachaise. J’étais avec quelqu’un – je ne me souviens plus de qui – et nous devisions sur l’absurde tentative de tous ces grand bourgeois qui, voyant leur fin venir et n’ayant plus une once de croyance dans une rédemption d’un au-delà qu’ils avaient contribuer à détruire, engageaient leur fortune dans l’érection de tombeaux gigantesques, baroques ou bien rococos, afin de laisser pourrir leur panse bien remplie d’une vie terrestre gloutonne.


Le spectacle des tombeaux impériaux des alentours de Hue pourrait évoquer cette même décadence. Après tout, ces empereurs, dépossédés de tout pouvoir réel sur la conduite des affaires de leur pays, n’avait pour seul occupation que celle des hobereaux nantis qui versifient le jour et honorent leur harem la nuit. Ils avaient à coeur de laisser à la postérité nationale un témoignage de la grandeur de leur règne inutile. Ils rêvaient sans y croire aux brumes des montagnes, lorsque l’âme remonte et rejoint les ancêtres, prenant garde aux chausse-trappes des démons facétieux des contes millénaires.


Alors, pour conjurer ce sort indigne de souverain sans pays, se mirent-ils avec passion à l’étude de leur propre tombe. Ils choisirent avec soin l’emplacement de leur dernière demeure, gardant secret le lieu exact de leur inhumation, à l’intérieur d’enceintes hautes et larges. Là, ils firent construire pavillons, cours, pagodes, étangs et tumuli, pour affirmer leur talent de sculpteur de peuple et d’histoire. Et puis ils mourraient, enfermant avec eux courtisanes, eunuques et serviteurs.




Tombeaux d’apparat sublimes, bien sûr, que Yen et moi-même sommes allés visiter, en moto comme il se doit, ce jour chaud et humide du mois d’août. D’abord celui de Minh Mang, puis celui de Tu Duc, d’où je rapporte ces clichés tout en long.

vendredi 18 août 2006

Pis qu'empire


Après Nara, Kyoto, Beijing, Xian, voici de nouveau une ville née d’un impératif impérial. Ville douce et calme, bercée par le fleuve parfumé – ce Song Huong aux reflets bleutés où se mirèrent tant de jeunes courtisanes – siège de l’autorité politique et culturelle d’un pays encore si inféodé aux pratiques chinoises. Hue, c’est une affirmation tardive : érigée au rang de capitale du royaume du Vietnam du sud par la dynastie foisonnante des Nguyễn, elle sera la toute puissante et la toute centrale sous le règne de Nguyễn Phúc Ánh – Gia Long de son nom d’apparat – dès l’année 1802. S’ensuit alors une ferveur patriotique qui érige à tour de bras : on construit une citadelle dans laquelle se niche la cité royale, toute empreinte de cette orthodoxie architecturale chinoise, qui évoque bien sûr la cité interdite de la capitale septentrionale de l’Empire du milieu.

Là se trameront durant deux siècles les intrigues de cour, s’écriront les belles pages de l’historioraphie Viet, se déliteront peu à peu les pouvoirs des fils du ciel sous la tutelle des coloniaux. Quand Bảo Đại abdique en 1945 sous la pression des idéologies qui gouvernent bien des têtes en ce milieu du XXe siècle, il laisse une cité au faîte d’une gloire deux fois centenaire.

C’est beaucoup et c’est bien peu. De Hanoi, Ho Chi Minh et ses ouailles prennent l’Histoire à pleines mains, et abandonnent Hue à ses errances passées. L’heure est aux conflits : on se débarrasse de ces Français embourbés dans les montagnes du nord, on plie mais ne romp point sous les bombes américaines. On laisse Hue à son sort de ville stratégique. Elle en sortira meurtrie : sa cité royale est en ruine, sa population massacrée par d’intransigeants Viet Cong durant l’offensive du Têt de 1968. Et puis, le calme revenu, on délaisse ces vieilles pierres, témoins d’une splendeur rétrograde et contre-révolutionnaire.

Il faudra attendre l’ouverture des frontières pour entrevoir un soupçon d’intérêt dans ces vestiges d’un Vietnam fantasmatique. Alors, on réhabilite la citadelle, on en fait le point de mire d’une industrie touristique naissante, on parle à nouveau de ces empereurs qui eurent la décence de traiter avec la Chine d’égal à égal.

Hue, aujourd’hui, somnole toujours sous les moiteurs de son climat. Elle rêve encore à ses splendeurs révolues. Elle offre au voyageur bien des raisons de rester à contempler ses vieux murs lézardés, ses pagodes d’antan, ses tombeaux cyclopéens où reposent rois et reines. Hue aura gardé de l’Histoire une leçon bien précieuse : que l’on a beau lutter contre les vents et les tourments, que l’on perde ou que l’on gagne, et c’est l’Histoire qui se fait, qui ne peut se défaire, qui resurgit toujours, sous la poussière ou les gravats, dans des souvenirs éteints et des mémoires déjà mortes, des rêves enfuis ou à venir.
Le voyageur quitte Hue, mais il y reviendra.

mercredi 16 août 2006

Façades de Hoi An


Voici des rues étroites ou de nombreuses arcades invitent les ombres à couler le long des murs. Les façades sont peintes de couleurs claires, comme pour assombrir encore le bois des piliers qui soutiennent les maisons. Mosaïque de ces façades un jour de grand soleil : éblouissement, chimères, retour sur un passé perdu...

mardi 15 août 2006

Hai Pho ou le début de l'incursion

C’était au 17ème siècle, lorsqu’Espagnols, Français, Hollandais, Japonais et Chinois jouaient à rançonner les côtes d’Asie. Un Ibère passant par là demanda confirmation : s’agissait-il de la ville de Pho, dont on voyait les lumières à quelques encâblures ? L’homme à qui il posa cette question opina du chef : « Phai ! Pho ! », voulant signifier clairement son assentiment. Hélas ! Cette courte réplique allait donc transformer le nom d’une ville, qui pour les Français et les Espagnols deviendrait ainsi Faifoo.
Mais cette grosse bourgade n’avait pas attendu les Européens pour rayonner sur le littoral : c’était, déjà !, un centre de commerce sous les Chams, avant d’accueillir ces Chinois et ces Nippons que l’appât du gain faisait venir de loin.
Les Japonais, soucieux de conserver un havre où vivre en bonne harmonie, firent construire un pont couvert doté sur l’un de ses côté d’une pagode bouddhique, afin de marquer la frontière tant physique que spirituelle de leurs quartiers. Pont que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, et qui subsiste encore aujourd’hui, alors que la petite ville s’endort au rythme paisible de la cadence touristique.
C’est que Hoi An est maintenant site classé. On y ravale à tour de bras, pour installer qui des vitrines de tailleurs patentés, qui des « lounge-bars », qui des restaurants gastronomiques où l’on déguste des cao lau en longs soupirs d’aise. Et puis, pour retourner ce temps qui s’écoule ici paisiblement, on peut aller se recueillir sur quelques vieilles tombes d’aventuriers japonais qui quittèrent au peril de leur vie leur archipel désormais sous séclusion shogunale – Hideyoshi Toyotomi a fermé les portes du Japon – pour l’amour d’une jeune fille des rivages d’Annam...


lundi 14 août 2006

Clics d'appareil

Et puis, de promenade en promenade, on découvre toujours de curieux paysages. Urbanisme décousu, ruines modernes, foules d’enfants que le soleil surchauffe... Clichés pris ce jour-là, un peu à la va-vite, pour illustration malhabile.


dimanche 13 août 2006

Super Cub Rules !

Baptisée des sa sortie en 1958 la “Cheap Urban Bike”, la Honda Cub a depuis lors prouvé au monde entier sa robustesse, sa fiabililité, et l’éternelle jeunesse de ses lignes courbées.
C’est 10 ans après leur fondation que les usines Honda se décident à plancher sur la fabrication en grande série d’une motocyclette de moins de 50 cm3, au prix abordable, et à la technologie révolutionnaire d’un moteur 4 temps minuscule et increvable. Bien des détracteurs d’alors ont depuis rejoint la cohorte des laudateurs de cette petite bécane, tant la Cub a su convaincre, du Japon aux US, de l’Asie du Sud-Est à l’Amerique du Sud, que l’on peut pour trois sous caracoler fierement dans les embouteillages au guidon arrondi de cette moto passe-partout.


J’en veux pour preuve : j’en possède une, bien vieille et toujours gaillarde, que je chevauche d’un bout à l’autre de la ville, sous les trombes d’eau d’août, et qui ne me lache jamais. Bien sûr, il faut parfois quelques kicks pour lancer la machine, qui crachote et broutte de temps en temps pour maugréer sur le temps assombri. Bien sûr, on ne va pas prendre la route d’Hanoi qui crèverai à coup sûr la vaillance des pistons. Mais on s’amuse bien à rouler sur tous les terrains de Saigon, des avenues riches et larges aux venelles misérables des faubourgs éloignés.
Ah, voila une mécanique que j’espère conserver, comme elle se conserve ! Pensez, cette petite va feter bientôt ses 28 ans, et je ne lui acheterai, pour sûr, pas la moindre bougie !

jeudi 10 août 2006

Retrospective (V.)





Errances motorisees a Cho Lon d'abord, puis sur la peninsule du Thu Thiem. (avril 2003)