mercredi 23 août 2006

Lunar starlight

Lumineuses retrouvailles que celles des néons qui barrent abruptement l’obscurité des nuits saïgonaises. Néons blafards que l’on trouve partout, et qui soulignent la paleur des peaux et la sévérité des regards. Lorsque j’en fais part à Yen, elle me retorque en poétesse que cette lumière-là a une nature profondément douce pour ceux qui vivent sous ses rayons.
C’est que, m’explique-t-elle, le Vietnam est sous la chappe de plomb d’un soleil rageur, qui se cache parfois sous de lourds nuages qui crèvent en pluies tropicales. Aussi, ce soleil-là fait-il mal et il faut s’en prémunir. Aussi ce soleil-là, on n’en veut pas lorsqu’à la nuit tombée, on allume ces lampes qui éclairent maisonnées, restaurants, et tous ces étals qui fourmillent le long des rues.
On ne veut pas de ces succédanés de soleil que sont les éclairages tungstènes, ces filaments rougeoyants qui réchauffent le teint et projettent ces teintes trop diurnes pour être acceptables. On préfère cet éclat de lune un peu froid, mais si délicat, que le néon rayonne en traits d’étoiles terriennes.
Tant pis. Il me faudra donc m’en tenir là, et me soumettre à ces petites sélénè de salon qui ont tout de même bien l’avantage d’économiser une énergie précieuse !

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