Le processus est toujours un peu troublant. On pénètre dans l’aérogare, dont il faut rapidement interpréter les multiples panneaux et signalétiques. Après un moment d’égarement, on trouve le comptoir d’enregistrement où l’on s’affranchit, un peu fébrile, de nos bagages sous le sourire figé de l’hôtesse qui nous congédie d’un bon vol. S’ensuit une longue marche sinueuse entre cafés et boutiques pour trouver la procession des passagers attendant l’examen de leurs titres de voyage. C’est là, à cet instant précis, sous l’œil sévère de l’officier des douanes, que s’effectue la désincarnation. D’un coup de tampon sur le passeport, nous voilà devenus ombre de nous-mêmes, prêts à évoluer dans la zone immatérielle des couloirs et des portes d’embarquements. Juste silhouettes, juste contours, mus au gré de chiffres et de lettres, pour aboutir devant les verrières immenses derrières lesquelles ronronnent les aéronefs. Assujettis encore aux minutes et aux heures, mais sans plus de consistance, sans plus de densité, on attend silencieux l’ordre de prendre les airs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire